Pourquoi l’hôpital public n’a jamais été autant dans le rouge ?

Publié : 24 juillet 2025 à 18h31 par
Laura Vergne - Journaliste reporter

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Moins d’investissements, plus de patients et un trou financier qui s’élargit. Voici pourquoi l’hôpital public est à la peine.

Hôpital
Crédit : Illustration Envato - DR

En 2024, les hôpitaux publics français ont enregistré jusqu’à 2,9 milliards d’euros de déficit. Du jamais vu depuis près de 20 ans, selon la Drees.

C’est une courbe qui continue de descendre. En 2024, le déficit des hôpitaux publics atteint entre 2,7 et 2,9 milliards d’euros, d’après les premières données publiées par la Drees (direction des statistiques des ministères sociaux). Un chiffre en hausse par rapport à 2023 (2,3 milliards d’euros).


En pourcentage, cela représente 2,5 % de leurs recettes, contre 2,3 % l’année précédente. C’est le plus mauvais résultat depuis 2005, date à laquelle les données ont commencé à être suivies.

 

Ce que ça change 

Ce déficit a des conséquences concrètes. Les hôpitaux investissent moins. En 2024, l’investissement représente 5,1 % de leurs recettes, un "léger repli" selon la Drees.

En cause :

  • La situation financière qui freine les projets
  • La hausse des coûts de construction ou d’équipement
  • Des procédures administratives plus longues

Pourtant, l’État avait prévu des fonds après le Ségur de la santé signé en 2020. Mais ces soutiens semblent insuffisants face à l’ampleur des besoins.

 

En psychiatrie, une baisse continue

Seul domaine en repli : la psychiatrie. Les journées de prise en charge à temps complet baissent de -1,6 % en 2024, avec un recul plus marqué dans le secteur public (-2,4 %). Cette tendance à la baisse est continue depuis plusieurs années. Si l’on compte toutes les formes d’hospitalisation psychiatrique (y compris partielle), le recul est de -1,1 %.