Rodéos urbains à Cholet : "Ce n’est pas au maire de combattre ça", estime Gilles Bourdouleix

Publié : 17 juin 2025 à 9h08 par
Laura Vergne - Journaliste reporter

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Face aux rodéos sauvages, le maire de Cholet relance le débat sur l’efficacité de la législation actuelle.

Maire de cholet
Crédit : Archives | Mairie de Cholet

Excédé par les rodéos urbains qui perturbent la vie de certains quartiers de Cholet, le maire Gilles Bourdouleix dénonce un manque de moyens et une faiblesse du cadre légal. Il annonce vouloir "ramener le dossier sur la table" auprès du préfet.

"Je ramènerai le dossier sur la table, parce que c’est vrai que c’est un agacement." Interrogé sur les rodéos urbains à Cholet, Gilles Bourdouleix ne cache pas son exaspération. Il répond aussi aux critiques d'inaction et rappelle que ce n’est pas à la municipalité d’agir seule.

Le maire de Cholet compte parler des rodéos urbains au préfet.

"C’est une responsabilité de l'État"

La colère monte chez les habitants : une pétition en ligne lancée le 10 juin réclame des mesures concrètes. Le maire, lui, renvoie la balle à l’État.

"Ce n’est pas le maire qui a les pouvoirs, ce n’est pas au maire de combattre ça. Encore une fois, c’est à l’État, dans ses missions régaliennes de police nationale", affirme-t-il.

Il insiste sur un point : la police municipale n’est pas censée être en première ligne.

"Vous avez une police municipale, c’est déjà théoriquement exceptionnel, parce que ce n’est pas la règle. La police est nationale, je le rappelle. C’était une invention du maréchal Pétain pendant la Seconde Guerre mondiale de faire créer une vraie police nationale."

 

Un cadre légal jugé trop fragile

S’il ne remet pas en cause l’engagement des forces de l’ordre, Gilles Bourdouleix pointe les limites de leur action : "C'est problème comme dans beaucoup de villes, parce que c’est très désagréable pour les riverains qui subissent ça régulièrement. Et malheureusement, il n’y a pas de poursuites. C’est une quasi impunité, on le sait bien".

Selon lui, les policiers hésitent à intervenir de peur d’être mis en cause en cas d’accident. "Si jamais ils poursuivent avec une voiture un motard qui a fait un rodéo, qui a un accident et que la personne est grièvement blessée, voire pire, c’est le policier qui va avoir des problèmes à la sortie."

Le maire de Cholet ajoute : "On a une faiblesse de la législation sur ce sujet qui fait qu’effectivement, on est dans une quasi-impunité des gens qui viennent déranger".

 

Vers une évolution des textes ?

Alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau appelle à accorder de nouvelles prérogatives aux polices municipales, la question d’un durcissement législatif revient sur la table. "Moi je pense qu’il faut renforcer la législation et donner les moyens à la police de pouvoir réagir, et que la police ait au moins la certitude que ce n’est pas elle qui aura des ennuis à la sortie de l’affaire."

 

Une situation qui dure depuis 30 ans

Les rodéos ne sont pas un phénomène nouveau à Cholet. Mais ils s’intensifient. "J’ai toujours entendu parler des problèmes de rodéos depuis que je suis maire. Donc ça va faire 30 ans bientôt. Donc il y a toujours eu, mais faut reconnaître que ça s’aggrave."

Le maire l’assure : il ne détourne pas le regard. Il compte alerter le préfet sur ce dossier.