Victimes de soumission chimique : ce qui va changer dans les Pays de la Loire

Publié : 14h02 par
Laura Vergne - Journaliste reporter

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À partir du 1er janvier 2026, les victimes présumées de soumission chimique pourront bénéficier d’analyses médicales remboursées en Pays de la Loire. Une expérimentation nationale de trois ans, destinée à faciliter l’accès aux soins et aux preuves, même sans dépôt de plainte.

Une prise de sang
Une prise de sang
Crédit : Envato

Un trou noir. Une soirée floue. Et cette question obsédante : "que m'est-il arrivé ?" Jusqu'ici, prouver une soumission chimique relève du parcours du combattant. Analyses coûteuses. Délais serrés. Et souvent, un renoncement. À partir de janvier 2026, les règles changent et les Pays de la Loire sont en première ligne. 

 

Les Pays de la Loire dans le dispositif national

La région fait partie des trois territoires pilotes, avec l'île de France et les Hauts-de-France. L'objectif : tester, pendant trois ans, le remboursement par l'Assurance maladie des analyses permettant de détecter une soumission chimique. Concrètement, toute personne pendant avoir été droguée à son insu pourra bénéficier d'examens pris en chargen sur prescription médicale. Sans condition de dépôt de plainte. Une mesure attendue de longue date par les victimes et les soignants. porté notamment  par Sandrine Josso. députée de Loire-Atlantique.

 

Quels examens, comment ça marche ?

Le protocole, baptisé "Protocole SC", est désormais encadré par décret.

Les analyses peuvent comprendre :

  • Un prélèvement sanguin,
  • Un prélèvement urinaire,
  • Et un prélèvement de cheveux, notamment si la consultation a lieu plus de cinq jours après les faits.

Les laboratoires recherchent un large spectre de substances : alcool, stupéfiants, GHB, anxiolytiques, hypnotiques ou antihistaminiques sédatifs. En Pays de la Loire, les prélèvements sont envoyés au CHU de Nantes, laboratoire de référence pour l’analyse. Le médecin remet aussi à la victime une note d’information et une fiche de liaison, utile en cas de démarches ultérieures.

 

Une prise en charge, même sans plainte

C’est l’un des points majeurs du dispositif. Les analyses sont remboursées même si la victime ne porte pas plainte.

"La protection des victimes passe avant tout", a déclaré la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, dans un communiqué.

L’objectif : lever les freins à l’accès aux soins et aux preuves médicales. Les résultats pourront ensuite être utilisés, si la victime le souhaite, pour déposer plainte. Un rapport d’évaluation sera remis au Parlement six mois avant la fin de l’expérimentation. Avec, à la clé, une possible généralisation du dispositif. L’expérimentation devrait aussi être étendue prochainement à la Guadeloupe.