"Je suis Madame personne" : témoin clé des attentats du 13 novembre, elle a dû changer d'identité

Le 15 novembre 2015, deux jours après les attaques qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, la vie de Sonia bascule. Dans une rue d’Aubervilliers, elle croise Abdelhamid Abaaoud, le chef présumé des commandos jihadistes, que l’on croyait alors retranché en Syrie.

Malgré les menaces, elle décide de prévenir la police. Quelques jours plus tard, le 18 novembre, Abaaoud est tué lors de l’assaut de Saint-Denis, avec deux complices.

Ce geste, héroïque, condamne pourtant Sonia à vivre désormais comme une femme effacée. Elle devient le premier témoin protégé de France, un statut créé pour elle, contrainte de vivre sous une nouvelle identité et une protection permanente.

Entre documentaire et fiction

"13 Novembre, le choix de Sonia" retrace donc ce parcours à travers quatre épisodes de 30 minutes mêlant images d’archives, reconstitutions et témoignages inédits.

Le réalisateur David André a voulu, dit-il, "que la série ne se cantonne pas à une évocation mais propose une incarnation de Sonia, que cette héroïne républicaine puisse retrouver une parole, des émotions, un visage, conditions de l'empathie pour les spectateurs".

"Depuis le 13 novembre, je n’ai plus de vie"

Pour la série, Sonia apparaît cachée derrière un grand drap blanc, face à Carima Amarouche, la comédienne qui l’incarne. Cette rencontre, filmée, devient donc le fil rouge du récit.

"Depuis le 13 novembre, je n’ai plus de vie. Je suis Madame personne", confie Sonia à l’écran. Mais "si c’était à refaire, je le referais", affirme-t-elle.

Pour Carima Amarouche, ce rôle a une portée particulière :

"Jouer Sonia, c’était une mission. Elle représente le courage universel, celui qui transcende les origines, la religion, la peur. Nous ne nous sommes jamais vues, mais j’ai senti sa force et sa vérité."

Le documentaire donne également la parole à plusieurs autres acteurs-clés : François Hollande, Bernard Cazeneuve, ainsi que des membres de la sous-direction antiterroriste (SDAT).

Avec AFP