The Voice : la surprenante voix de Jules séduit les coachs !

20 mars 2022 à 6h00 par Arnaud Laurenti

Jules Teinturier, originaire des Sables d'Olonne, a surpris le jury de The Voice avec sa voix puissante.

The Voice : la surprenante voix de Jules séduit les coachs !
Crédit : TF1 | ITV | Bureau 233

Une voix grave et rocailleuse, un physique mince et discret : Jules Teinturier a surpris les coachs de The Voice samedi soir lors des auditions à l'aveugle. Sa prestation sur "Immortels" version Alain Bashung a séduit les jurés. Le Sablais a choisi Marc Lavoine pour l'accompagner. 

Entretien avec l'une des voix les plus étonnantes de cette saison.

 

Que représente la musique dans votre quotidien ?

C’est mon quotidien. C’est-à-dire que je fais de la musique en permanence : j’écris des chansons, je compose et j’ai un petit piano chez moi avec lequel je fais beaucoup de choses. Je chante des berceuses à ma fille le soir aussi (rires). J'écoute aussi de la musique en permanence. Je découvre beaucoup d’artistes, c’est un de mes plaisir tout comme le fait de partager ces découvertes avec mes amis.

Découvrir des univers musicaux, ça me passionne.

 

Vous souhaitez en faire votre métier ?

Oui, j’aimerais beaucoup que ce soit professionnel, bien sûr.

 

Pourquoi avoir tenté The Voice ? Comment ça s’est passé ?

Avec mon groupe Souvenir, on avait publié un petit teaser d’une chanson qui s’appelle "L’oiseau blanc", qu’on a écrite et enregistrée. J’ai été contacté par The Voice au travers de ce bout de chanson par le biais d’Instagram. J’ai reçu un message, et ensuite, la discussion s’est engagée.

Je n’étais pas forcément ouvert à l’idée de faire un télécrochet, mais à mesure que la discussion avançait et au vu de mes ambitions dans la musique, et de mon envie de chanter et de jouer, dire non à ça me semblait assez absurde aussi. Donc, j’ai accepté et c’était parti, directement.

La production de l’émission a quand même dû vous convaincre ?

C’est ça ! Je voulais être sûr que ça se passe bien et que ce soit simple. Ensuite, je l’ai vécu étape par étape. C’est-à-dire qu’une fois qu’on m’a contacté, on m’a dit : « Si tu veux, on peut se donner rendez-vous en juillet pour une audition, et puis après, tu fais ce que tu veux. ». Pourquoi pas ! C’est toujours intéressant de travailler une audition, de voir quelle chanson je souhaite chanter.

Ça m’a aussi permis de me reposer la question de savoir ce que j'avais envie de reprendre parce qu’avec mon groupe nous faisons beaucoup de chansons originales.

Sur le coup, franchement, ce n’était que du positif et c’est toujours le cas, c’est même très positif. Donc, je me suis dit : « Allez, première étape, c’est parti, on y va ! ».

 

Comment appréhendez-vous cette montée sur scène et cette audition à l’aveugle ?

C’est très spécial, forcément. C’est énormément d’excitation et d’appréhension. C’est un mélange de beaucoup de sensations mais c’est très angoissant, évidemment. D’être entendu par autant de gens, c’est de l’inédit pour n’importe qui. Et forcément, c’est aussi énormément de joie. De pouvoir enfin partager ça avec les autres, c’est quand même un gros plaisir.

J’ai essayé de faire le vide quand même par rapport à tout ça parce que sinon je n'aurais pas pu m’entendre penser. Mais, tout va bien (rires) !

 

Vous vous petes mis la pression - mais pas trop non plus...

Oui, j’avais plus peur de mon propre jugement que de celui des autres, finalement. Parce que j’ai peur de ne pas aimer ma tête, de ne pas aimer la manière dont je me tiens sur scène, de ne pas aimer une note…

On est tellement dur avec soi-même par rapport à ce que les autres peuvent nous infliger. 

 

Vous avez chanté sur scène "Immortels" d’Alain Bashung. Pourquoi avoir choisi de chanson ?

C’est une chanson qui a une période très difficile de ma vie est apparue, c’était en 2018. C’est un peu difficile d’en parler… J’ai vécu un deuil, et à ce moment-là, cette chanson a été comme une évidence.

Je l’ai beaucoup écoutée, je me suis mis à la chanter. J’étais au Cours Florent Musique à ce moment-là, je l’ai un peu travaillée avec les professeurs qui étaient à l’école. Donc, je l’avais déjà chantée mais pas sur scène.

Cette chanson était un peu sortie de ma vie un temps et je m’étais dit qu’un jour je la chanterai à nouveau sur scène. Cette chanson s’est imposée un peu comme une évidence. Sachant que c’est une chanson écrite par Dominique A à la base, composée par Dominique A, reprise et un peu remaniée par Bashung sur l’album posthume proposé par sa famille. Ces deux artistes-là sont proches de mon univers, donc oui, il y a une évidence dans ce morceau pour moi.

Que ce soit le thème, que ce soit l’histoire que j’ai avec la chanson.

 

Qu’avez-vous ressenti sur scène samedi soir ?

Il y avait une grosse pression. J’esseyais de m’adresser aux personnes auxquelles je pense quand je chante cette chanson. C’est-à-dire que je pense, bien sûr, à la personne que j’ai perdue il y a trois ans, je pense à mon grand-père à qui je parle souvent alors que je ne l’ai pas connu. Je pense à mes parents, à ma famille, à toutes les personnes qui ont pu vivre aussi ce genre d’expérience.

J'étais un petit peu dispersé avant de monter sur scène. Je pensais à tellement de choses, donc, j’essayais de me focaliser sur ce qui me rassure le plus. 

 

C’est compliqué, finalement, de se livrer sur scène ?

Oui, mais dès le moment où j'ai commencé à chanter, je me suis livré à 100%. Je suis très tout ou rien. À ce moment-là, j'ai ressenti une telle intensité en moi que je n’ai pas vraiment peur de me mettre à nu. Même si c’est plus difficile, je dois bien l’avouer, sur un plateau télé que sur une scène « normale ».

Surtout qu’il n’y a pas de public dans la salle, il y a simplement les coachs retournés sur le plateau. On ne voit rien, on n’a pas de vis-à-vis, donc, personne à qui se raccrocher. Le stress, c’est plus de passer à côté parce qu’on n’a pas ce regard en face à qui livrer cette chanson, justement. Et ça, c’est difficile.

 

(Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac)