Une tablette avant 6 ans, un smartphone avant 11 ans : une étude pointe l'usage des écrans chez les enfants

Publié : 26 septembre 2025 à 12h32 par
Nicolas Mézil - Journaliste

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Des écrans tôt, tous les jours, et un usage marqué par les inégalités sociales : une vaste étude publiée ce jeudi 25 septembre par Santé publique France dresse un panorama détaillé de l'exposition des enfants aux écrans, dont les effets néfastes suscitent des inquiétudes croissantes.

Enfants et smartphone
Crédit : Illustration Envato - DR

Les jours sans école, davantage propices à un usage des écrans, leur temps d'utilisation était "deux fois plus important", observe Santé publique France.

L'agence sanitaire s'appuie sur les données de l'Étude nationale sur le bien-être des enfants (Enabee) concernant 12 818 enfants de 3 à 11 ans scolarisés en maternelle et en élémentaire en France hexagonale.

Dans la tranche d'âge des 3-11 ans, les enfants de 3 à 5 ans passaient en moyenne 1h22 par jour devant les écrans en 2022, ceux de 6 à 8 ans 1h53 et ceux de 9 à 11 ans 2h33.

Selon l'enquête de Santé publique France (SpF), 15% des enfants de moins de 6 ans disposaient déjà d'une tablette, et 6,7% avaient un écran à disposition dans leur chambre.

La télévision reste l'écran prédominant jusqu'à la fin de l'école élémentaire (71% du temps d'écran quotidien chez les 3-5 ans, 60% chez les 6-8 ans).

Le reste des pratiques diffère selon l'âge et le sexe, confirme l'enquête.

Ainsi, les garçons sont "davantage enclins à jouer aux consoles de jeux vidéo (à tous les âges)", là où les filles "investissent davantage les smartphones" (à partir de 9 ans) et accèdent plus tôt aux réseaux sociaux.

 

"Des mesures à la hauteur"

En 2022, près d'un enfant de 11 ans sur deux possédait un smartphone avant l'entrée au collège.

Alors que l'âge minimum pour s'inscrire sur les réseaux sociaux est de 13 ans en France, rappelle l'organisme, 25% des 9-11 ans et même 7% des 6-8 ans utilisaient des réseaux sociaux en 2022. Et, pour certains, ils y auraient subi des moqueries ou humiliations.

D'après une autre étude, présentée jeudi par l'Arcom, près d'un enfant sur deux (44%) utilise les réseaux sociaux avant 13 ans. Le régulateur de l'audiovisuel, inquiet de cette "forte exposition", a appelé les plateformes à s'assurer du respect strict de l'âge minimal d'accès.

 

Et les parents, dans tout ça ?

Neuf parents sur dix ont déclaré encadrer le temps d'écran de leur enfant, la limitation étant plus fréquente chez les enfants présentant des temps d’écran plus faibles, selon SpF.

Le contrôle des contenus apparaît plus limité : seuls 52% des parents d'enfants de 3-5 ans, 45% de ceux de 6-8 ans et 36% de ceux de 9-11 ans ont affirmé empêcher "souvent" leur enfant de consulter certains contenus.

"Si les écrans peuvent offrir de nombreuses opportunités", note l'agence, "leur utilisation excessive et leur impact sur la santé et le développement des enfants font l’objet de nombreuses préoccupations et recherches ces dernières années".

Des études récentes ont mis en évidence des liens entre la durée d'exposition aux écrans et l'obésité, les troubles du sommeil, ou encore les risques cardiovasculaires.

Sur les bases du rapport "Enfants et écrans", réalisé en 2024 par une commission d'experts à la demande de l'exécutif, le ministère de la Santé préconise l'absence d'exposition aux écrans avant 3 ans et un usage des écrans "exceptionnel, limité à des contenus de qualité éducative et toujours accompagné par un adulte" entre 3 et 6 ans.

 

 

Avec AFP