Vendanges 2025 : la course contre la montre pour éviter la pluie !

Depuis une semaine, la quarantaine de viticulteurs de l'Île de Ré est sur le pont pour ramasser les raisins avant l'arrivée de la pluie. Des vendanges qui ont démarré avec 3 semaines d'avance cette année, une précocité inédite liée à la canicule. 

Tom Turbé monte dans son tracteur à 4h30 chaque matin depuis le début des vendanges. Une course contre la montre pour ramasser les grappes de ses 50 hectares de vignes qui poussent à La Couarde-sur-Mer, au nord de l'Île de Ré. Le jeune homme ne s'attendait pas à démarrer la récolte aussi tôt dans la saison : "J'en ai parlé avec mon grand-père, qui est aussi vigneron, et il n'a jamais vu ça de toute sa carrière !".

Le soleil et le manque d'eau ont fait mûrir les grappes en un temps record : "Ce qui a été surprenant, c'est le degré d'alcool atteint par les jus de raisin. On était à 12,5°C le 22 août alors qu'une année classique, on était autour de 10°C". 

À 29 ans, Tom Turbé fait partie des jeunes viticulteurs de la coopérative.

Et il faut faire vite : ces derniers jours, le ciel de la Charente-Maritime est de plus en plus menaçant. "La pluie, c'est le pire ennemi des vendanges", résume Christophe Barthère, directeur de la coopérative de l'Île de Ré qui compte 500 hectares de vignes au total. Il peut garder le sourire : la récolte 2025 s'annonce prometteuse : "On a des raisins de qualité grâce au soleil et à l'absence de pluie ... la quantité, en revanche, sera sûrement moindre par rapport à l'année dernière." 

Un constat partagé par Théo, le jeune viticulteur. "La vigne a été stressée par le manque d'eau donc les sucs se sont concentrés, ce qui donnera un vin de qualité".  Côté rendement, la benne ne sera pas aussi pleine :"On sera plutôt sur 60 hectolitres par hectare, c'est moins que les 70/75 que l'on vise annuellement". 

Sur l'Île de Ré, la moitié des cépages sont de l'ugni blanc, utilisé pour le pineau et le cognac.

Cette année, la récolte a même une saveur particulière : pour la première fois, les producteurs pourront préciser "Pineau de l'Île de Ré" sur leurs bouteilles. Une précision géographique jusque-là interdite par la police de l'appellation qui n'acceptait qu'un seul nom : "Pineau des Charentes", point final. L'aboutissement d'une procédure discutée depuis plus de 10 ans avec l'institut national de l'origine de la qualité (INAO).

"Ce n'est pas juste un symbole", explique Tom Turbé. "On est aussi soumis à un cahier des charges plus qualitatif, avec des rendements plus faibles et des zones géographiques dédiées au pineau". Un gage de qualité et... un argument pour vendre ses bouteilles, espère le viticulteur.

Si la pluie reste limitée, les vendanges devraient durer 5 semaines.