Accusations de violences sexuelles : la suspension du skipper breton Kevin Escoffier annulée
22 mars 2024 à 14h32 par Joséphine Point avec AFP
La procédure disciplinaire prend fin en raison d'un "vice de procédure".
La Fédération française de voile a annulé ce vendredi 22 mars la sanction infligée au skipper Kevin Escoffier, suspendu après des accusations de violences sexuelles, en raison d'un "vice de procédure" soulevé par un conciliateur du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
Dans un avis rendu le 15 mars, le conciliateur du CNOSF avait estimé que l'instance disciplinaire de la FFVoile n'avait pas "suffisamment garanti le principe du contradictoire", suggérant de mettre fin à la procédure engagée en octobre dernier.
"Dans ce contexte, et même si elle regrette qu'un vice de procédure conduise à l'annulation de la sanction disciplinaire infligée à Kevin Escoffier, la FFVoile a décidé d'accepter cette proposition", a expliqué la Fédération.
Dans son communiqué, la FFVoile estime toujours qu'elle "était fondée à engager des poursuites disciplinaires" à l'égard du marin "compte tenu du faisceau d'indices porté à sa connaissance". Sur la base de témoignages, elle reprochait à Kevin Escoffier "un comportement inapproprié" à l'occasion d'une soirée dans un bar à Newport (Etats-Unis) en mai 2023 envers une jeune femme de son équipe, qui a décrit avoir subi une agression sexuelle.
Mais lors de son audition face à la commission de discipline, Kevin Escoffier n'a pas été mis face aux "témoins ayant signalé des faits relatifs à des violences sexistes ou sexuelles". "À la demande de l'avocate de la personne poursuivie, ces personnes ont été invitées à participer aux audiences disciplinaires mais elles ont toutes répondu négativement à cette sollicitation", explique la fédération.
Une enquête toujours en cours
Malgré tout, à l'issue de la procédure, le marin avait écopé en octobre dernier de 18 mois de suspension de toute compétition ainsi que d'un retrait provisoire de sa licence pendant cinq ans.
La FFVoile a précisé ce vendredi qu'elle ne relancerait pas de procédure car cela "nécessiterait une audition des victimes en présence de Kevin Escoffier" et elle souhaite "protéger les personnes qui ont eu le courage de faire un signalement".
Dans son communiqué, la fédération fait état de sa "volonté que l'affaire soit désormais traitée dans le cadre de la procédure pénale en cours en Bretagne qui s'appuie notamment sur les plaintes des victimes. Une enquête judiciaire a en effet été ouverte en juillet 2023 par le parquet de Paris sur les faits survenus à Newport. Elle a depuis été confiée au commissariat de police de Lorient (Morbihan).