Affaire Grégory : soupçonnée d'être un corbeau, Jacqueline Jacob mise en examen

Publié : 24 octobre 2025 à 10h41 par
Joséphine Point - Journaliste - Coordinatrice des contenus web

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41 ans après le meurtre du petit Grégory, sa grande tante, Jacqueline Jacob, a été entendue ce vendredi 24 octobre car soupçonnée d'être l'un des corbeaux qui a menacé la famille de Grégory Villemin.

Jacqueline Jacob
Crédit : Capture d'écran | YouTube | C dans l'Air

C'est un tournant dans l'affaire du petit Grégory, l'un des crimes non résolus les plus emblématiques de France. L'enfant de 4 ans avait été retrouvé le 16 octobre 1984, noyé pieds et mains liés dans une rivière des Vosges.

Jacqueline Jacob, 81 ans, dont l'époux Marcel est un frère de la grand-mère du petit garçon, était entendue ce vendredi 24 octobre par la cour d'appel de Dijon. Elle est soupçonnée d'être l'un des corbeaux - il y en aurait cinq selon une expertise - qui ont menacé pendant des années la famille Villemin. Jacqueline Jacob aurait également revendiqué le crime, selon les juges enquêteurs.

La famille Villemin avait reçu des dizaines de lettres et appels anonymes dans les années précédant la mort de Grégory.

 

Jacqueline Jacob mise en examen

À l'issue de cet interrogatoire, la grande tante du petit Grégory a été mise en examen pour "association de malfaiteurs criminelle", mais laissée libre.

Le juge d'instruction qui a interrogé Jacqueline Jacob "nous a dit qu'il n'avait pas le choix" de la mise en examen, a précisé Me Giuranna, un des trois avocats de la femme de 81 ans, lors d'un point presse, ajoutant que la défense allait faire appel "sur la forme et sur le fond".

Jacqueline Jacob avait déjà été poursuivie en 2017, cette fois pour "enlèvement et séquestration suivie de mort", et même emprisonnée pendant quatre jours. Mais cette mise en examen avait été annulée en mai 2018, pour un simple vice de forme, dans un énième couac de cette laborieuse enquête.

 

Des courriers anonymes attribués à Jacqueline Jacob

Selon l'arrêt du 18 juin dernier ordonnant l'interrogatoire de Jacqueline Jacob, et que l'AFP a pu consulter, des expertises graphologiques datant de 2017, puis stylométriques - qui s'attachent à l'orthographe et les tournures de phrases - de 2021 et 2023, attribuent à Jacqueline Jacob trois courriers anonymes de 1983, dont celui du 4 mars qui menace directement la famille Villemin : "Je vous ferez votre peau" (sic), y était-il écrit.

La stylométrie soutient de plus "très fortement l'hypothèse" que Jacqueline Jacob a écrit la lettre du 16 octobre 1984 revendiquant le crime. "J'espère que tu mourras de chagrin le chef (...) Voilà ma vengeance. Pauvre con", disait le courrier. Elle serait également à l'origine de l'appel téléphonique anonyme de revendication passé le même jour.

Depuis sa première mise en examen en 2017, Jacqueline Jacob clâme sa "totale innocence". Sa défense dénonce par ailleurs des "pseudos expertises en stylométrie", une méthode nouvelle dont la fiabilité doit encore être prouvée.

 

 

Avec AFP