Affaire Jubillar : le principal accusé face aux jurés

Quatre ans et demi après la disparition de son épouse Delphine, le peintre-plaquiste de 38 ans, incarcéré depuis 2021, est accusé de l’avoir tuée. Une affaire hors du commun par son mystère, mais surtout par son énorme retentissement médiatique.

Delphine Jubillar, infirmière et mère de deux enfants, disparaît dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines, alors que la France vit sous couvre-feu. Son corps n’a jamais été retrouvé.

Les juges d’instruction estiment qu’une dispute conjugale a éclaté cette nuit-là. Ils s’appuient notamment sur le témoignage de leur fils de 6 ans, une paire de lunettes retrouvée cassée et des cris entendus par des voisines.

La défense conteste. "Dès le début, les enquêteurs ont estimé que le principal suspect, c’était Cédric Jubillar. Des portes ont été entrouvertes, elles ont été rapidement refermées", dénonce Me Alexandre Martin, l’un des avocats de l’accusé.

Une instruction contestée

Les avocats de Cédric Jubillar parlent d’une "instruction à charge". Ils affirment que le dossier repose sur des indices fragiles et sur l’image d’un mari impulsif, peu impliqué dans les recherches de son épouse.

"La question que l’on pose, c’est : mais quelles sont les preuves ?", insiste Me Martin.

À l’inverse, les parties civiles estiment que le dossier est solide. "Il y a assez d’éléments pour qu’on considère qu’il est coupable. Et quand il sera condamné, je ne penserai pas une seule seconde que c’est une erreur judiciaire", affirme Me Philippe Pressecq, avocat d’une cousine de Delphine.

L’accusation met aussi en avant des confidences supposées en détention. Une jeune femme ayant eu une relation avec lui en prison affirme qu’il lui aurait avoué le meurtre.

Un procès sous haute sécurité

Jamais un procès criminel dans le Tarn n’avait suscité autant d’intérêt. Plus de 300 journalistes de 80 médias sont accrédités. Une salle de retransmission a même été installée pour accueillir une partie du public.

Le procès doit durer quatre semaines.

Cédric Jubillar encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre par conjoint. Le verdict de ce procès est attendu le 17 octobre.

Avec AFP