Affaire Le Scouarnec : Manon Lemoine face au ministre pour dénoncer une justice défaillante

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Trois mois de procès, 299 victimes, une décision incomprise… ce mercredi 18 juin, Manon Lemoine confronte le ministre de la Santé.
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La porte-parole du collectif des victimes de Joël Le Scouarnec est reçue ce 18 juin par le ministre de la Santé. Elle dénonce les incohérences de la justice et l’absence d’accompagnement. Objectif : faire évoluer les lois et les pratiques.
Elle veut lui parler d’un échec. Celui d’un système qui n’a pas su protéger. Ni avant. Ni pendant. Ni après. "La cour a parlé d'une dangerosité exceptionnelle, mais n'a pas retenu la rétention de sûreté. C'est la cour elle-même qui a créé cet espoir, en posant cette option sur la table... pour ensuite la refermer", se désole Manon Lemoine, porte-parole du collectif des victimes de Le Scouarnec.
"On protège les animaux, mais pas les personnes vulnérables"
Ce mercredi 18 juin, la jeune femme sera devant le ministre de la Santé, Yannick Neuder. Manon Lemoine dénonce l’incohérence du verdict. Elle pointe aussi une autre décision absurde : "On interdit à Joël Le Scouarnec de posséder des animaux. Sur un soupçon de zoophilie, non jugé, jamais condamné. On protège les animaux, mais pas les personnes vulnérables."
Un monde médical encore trop silencieux
Ce rendez-vous, elle ne l’a pas demandé pour elle. Mais pour celles et ceux qui pourraient subir demain la même défaillance. Elle appelle à créer une véritable commission interministérielle. "Notre affaire, c'est un laboratoire. Elle condense toutes les failles que l'on retrouve dans des dizaines d'autres dossiers."
Parmi les priorités : le rôle de l'Ordre des médecins. "Il faut en finir avec la protection par confraternité. Quand un ORL mis en examen exerce encore, ou qu'un psychiatre condamné pour viol revient comme expert au tribunal, on marche sur la tête."
Elle le martèle depuis des mois : contrairement à ce qu’a affirmé le gouvernement, les victimes n’ont pas été accompagnées.
"Avant, on n’a rien eu. Pendant, des personnes pas formées, parfois inadaptées. Et après, rien. Aujourd'hui encore, certaines sont en clinique d'accompagnement." Après trois mois de procès ce qu'elle aurait aimé : "un peu plus d’humanité. Ce n’est pas aux victimes de payer le prix d’un impensé judiciaire", conclut Manon Lemoine.