Après les agriculteurs, les taxis manifestent eux aussi dans nos régions
29 janvier 2024 à 8h11 par Joséphine Point avec AFP
Les taxis ont des revendications à exprimer à propos des tarifs conventionnés avec l'Assurance maladie.
Après les agriculteurs, les taxis se rassemblent ce lundi 29 janvier pour procéder à leur tour à des opérations escargots sur les routes, dans le cadre d'une mobilisation nationale pour renégocier le transport de patients avec l'Assurance maladie.
Bloquée de mercredi à vendredi dernier par plusieurs centaines d'agriculteurs en colère, la rocade qui ceinture Bordeaux, axe névralgique entre Paris et l'Espagne, est cette fois visée par une opération escargot depuis 6h30, avec 500 à 800 taxis attendus selon le Syndicat des taxis de Bordeaux Métropole et de la Gironde (STBMG). La préfecture confirme attendre "plusieurs centaines" de taxis. À l'issue de leur opération escargot ce lundi, les taxis ont prévu de se rassembler devant la préfecture de la Gironde, dans le centre de Bordeaux. Le préfet a conseillé aux usagers de la rocade de "privilégier le télétravail et limiter les déplacements" lundi.
D'autres actions similaires sont annoncées à partir de 7h à Angoulême et Limoges, à 7h30 à Tours, à 8h sur le périphérique de Nantes ainsi qu'en Vendée entre Les Sables-d'Olonne et La Roche-sur-Yon. Les taxis se mobilisent également à partir de 9h devant la CPAM de Châteauroux, 9h30 à Angers ou encore à 10h Poitiers. En Bretagne, une manifestation itinérante est partie à 6h15 de Quimperlé pour rejoindre Quimper à partir de 7h, avant Brest entre 8h et 9h, pour un retour à Quimper, devant la préfecture en début d'après-midi.
Une demande de renégociation
À l'appel de quatre organisations nationales, les manifestants réclament une renégociation des conditions de rémunération du transport de patients, alors que la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam) a mis sur la table une convention jugée défavorable par les syndicats, qui réclamaient un statu quo.
Les taxis redoutent que les nouvelles conditions ne les forcent à des remises additionnelles sur leurs tarifs en cas de transport médical, tout en les contraignant au covoiturage de patients. Des manifestations de taxis avaient déjà eu lieu dans toute la France le 11 décembre pour protester contre la nouvelle loi de finances de la Sécurité sociale, qui mutualise les trajets des patients médicalisés.
Les transports médicaux ont représenté des remboursements de près de 5,5 milliards d'euros en 2022, et 65 millions de trajets ont été réalisés sur l'année pour les seuls taxis et véhicules sanitaires légers (VSL), selon les auteurs du texte de loi. Près de 15% des trajets sont déjà partagés.
L'idée est de réduire le coût des trajets pour la Sécurité sociale à hauteur de 100 millions d'euros par an entre 2025 et 2027, ainsi que la pollution.