"C'est une loi mortifère pour les paysans", plus de 500 manifestants disent "non " à la future loi Duplomb à Rennes

Sous un soleil de plomb, ils se mobilisent contre la future loi Duplomb. Plus de 500 manifestants et une dizaine de traceurs se sont réunis à Rennes, ce jeudi 19 juin, pour dire "non" à cette proposition de loi.

Cette dernière abaisserait les contraintes environnementales pour les agriculteurs. Ce qui ne plaît pas du tout à certains syndicats agricoles, comme la Confédération paysanne, syndicat pour une agriculture durable. "Depuis le début, on y est opposés parce qu’on pense que c'est une loi qui est faite par et pour l'agro-industrie, et qui ne répond absolument pas aux enjeux agricoles, qui ne répond pas non plus aux inquiétudes et aux difficultés des paysans et des paysannes. C'est une loi, qui va favoriser la compétitivité et la concentration dans les fermes, et accélérer la disparition des paysans, des paysannes. Voilà pourquoi on y est opposé. Cette loi va à l'encontre de notre projet politique. Tous les gens réunis ici savent que c'est une loi mortifère pour les paysans", expose Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne, et éleveur de vaches laitières dans l’Ille-et-Vilaine à Dol-de-Bretagne.

"Le retour des néonicotinoïdes, c'est une catastrophe"

Pour montrer son mécontentement dans les rues rennaises, le cortège, de plusieurs centaines de personnes, s’est déplacé entre l’esplanade Charles de Gaulle et la place de la République.

Parmi les manifestants, Sylvain Haurat, paysan bio avec sa femme dans les Cotes-d’Armor. "Il y a quelques années, on a obtenu le retrait des néonicotinoïdes du marché et aujourd'hui, le gouvernement actuel veut nous les réimposer. Le retour des néonicotinoïdes, c'est une catastrophe, on sait très bien que ce sont des pesticides ultra nocifs pour la santé de tous et toutes. C’est ça, la loi Duplomb", relate-t-il.

Cette loi, portée par le sénateur, Les Républicains, Laurent Duplomb, contient de nombreuses mesures réclamées par certains syndicats agricoles, dont le syndicat principal chez les agriculteurs en France, la FNSEA. "Il y a évidemment des divergences de point de vue entre les élus de la FNSEA et les élus de la Confédération paysanne et personne n'arrive à se mettre d'accord", ajoute le paysan costarmoricain.

Maintenant, cette proposition de loi suit son trajet parlementaire. Le texte a été adopté en janvier dernier par le Sénat, mais a été rejeté fin mai par les députés. Le 30 juin prochain, la proposition Duplomb sera discutée en commission mixte paritaire (CMP). Si la CMP tombe s’accorde sur le texte, ses conclusions seront soumises à un vote final au Sénat le 2 juillet et le 7 juillet à l’Assemblée nationale. Il est donc encore trop tôt pour connaître l’avenir de cette loi. Quoiqu’il en soit, elle divise le monde agricole.