Cancer du sein : et si le surf devenait une thérapie ?

Aux Sables-d’Olonne, des patientes atteintes d’un cancer du sein surfent. Non pas pour le loisir, mais comme thérapie. Une thèse médicale veut désormais prouver les bienfaits de cette pratique, encore méconnue.

Sur la plage, elles laissent leurs angoisses dans le sable. Une dizaine de femmes atteintes d’un cancer du sein participent depuis l’an dernier à des séances de surf santé. Une pratique encadrée par le docteur Anne-Laure Robbe, médecin biologiste et monitrice de surf. "Elles concentrent toute leur attention aux vagues, à la planche. Elles laissent sur la plage leur pathologie", raconte-t-elle.

 

"Elles déposent des choses dans l’eau qui ne leur appartiennent plus."

Pour ces femmes, le surf devient plus qu’un sport : une respiration. "C’est une discipline qui réveille tous les sens : le goût de l’eau salée, le soleil, la sensation de glisse", poursuit Anne-Laure Robbe. "C’est, sans le dire, de la méditation en pleine conscience". Certaines patientes y trouvent même une fierté nouvelle : "Quand on est atteint d’un cancer, pratiquer un sport parfois jugé extrême, ça peut donner des ailes."

Les bénéfices ne se mesurent pas qu’en chiffres. Ils s’observent dans les regards : "Le plus beau retour, c’est le sourire qu’il y a sur la plage et l’envie de revenir", confie la médecin. Entre les participantes, une cohésion s’installe. "Elles déposent des choses dans l’eau qui ne leur appartiennent plus."

 

Une thèse pour valider scientifiquement

Ces témoignages ne suffisent pas. Grégoire Gohier, interne en médecine générale à Nantes, mène une thèse pour mesurer scientifiquement ces effets. Une première en France. "Les questionnaires montrent déjà un bénéfice, notamment sur le bien-être mental", explique-t-il. Pour lui, l’innovation est double : "On n’a jamais étudié le surf santé en France, surtout pour ce type de public. Et le sport est trop souvent négligé dans la santé des patients." Entre science et expérience, le projet souhaite ouvrir une voie.