"On n'a pas tous le même risque de développer un cancer du sein" : à Rennes un nouveau programme de prévention créé

Publié : 7 octobre 2025 à 13h36 par
Adrien Michaud - Journaliste

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En ce mois d’octobre rose, le cancer du sein est une grande cause nationale. Chaque année, plus 60 000 nouveaux cas de ce cancer sont diagnostiqués en France, à peu près 2 500 en Bretagne. Pour mieux accompagner ces femmes, un programme nouveau commence à Rennes.

Plus de 2500 cas de cancer du sein sont diagnostiqués chaque année en Bretagne.
Plus de 2500 cas de cancer du sein sont diagnostiqués chaque année en Bretagne.
Crédit : Envato

Il s’agit du cancer le plus meurtrier chez les femmes en France. Chaque année, plus 12 000 femmes succombent du cancer du sein. En ce sens, octobre rose vient de débuter, et le but de ce mois est simple, rendre le dépistage de ce cancer plus accessible et le démocratiser à toutes. Aujourd’hui, selon les spécialistes 40% des cancers du sein seraient évitables par un meilleur dépistage.

Pour celles présentant un risque augmenté de développer ce cancer, de nouvelles manières de les accompagner voient le jour. C'est le cas, au centre de lutte contre le cancer Eugène Marquis à Rennes, où un programme nouveau a été créé. Son nom ? Interception.

Aurélie Pétureau, médecin de santé publique en est la coordinatrice.

 

Quand est-ce que ce programme a-t-il été créé et pourquoi ?

Aurélie Pétureau : "C’est l'institut Gustave Roussy à Paris qui a développé ce programme il y a deux ans, et qui a mis en place les premiers parcours. Nous avons travaillé en collaboration, et depuis un an nous avons pu aussi le mettre en place pour les femmes qui possèdent un risque plus élevé de développer un cancer du sein."

"L’objectif, c’est d'accompagner ces femmes vers une prévention qui soit la plus personnalisée possible, par rapport aux risques qui ont pu être identifiés et qu'elles repartent avec un programme de prévention très précis. En-tout-cas, ce programme Interception est peu commun encore, seuls cinq centres comme celui Eugène Marquis l’ont mis en place à travers la France, et en Bretagne, nous sommes les seuls."

 

Concrètement, en quoi ce programme Interception est-il novateur ?

"Interception c’est simple. Pendant une journée, les femmes vont rencontrer plusieurs types de professionnels, qui vont de l’onco-généticien spécialisé dans la génétique, au coach d’activités physiques adaptées ou au spécialiste en nutrition. Donc, c'est vraiment assez varié sur toute la journée pour pouvoir aborder l'ensemble des facteurs de risque du cancer du sein. On comprend de mieux en mieux qu'on n'a pas tous les mêmes risques de développer un cancer et qu'on ne peut pas proposer les mêmes types de prévention à toutes les personnes. C'est pourquoi, on va de plus en plus faire de la prévention personnalisée pour des personnes qui ont un risque de cancer plus élevé, afin de s'adapter au mieux et d'avoir le suivi le plus adapté à leurs risques."

Aurélie Pétureau, médecin de santé publique, coordinatrice du programme

Vous parlez des facteurs de risques différents chez toutes les femmes, mais quels sont-ils ?

"Déjà, ce qu'il faut retenir, c'est qu'on a doublé le nombre de cas entre 1990 et 2023, à la fois parce qu'on le diagnostique mieux, mais aussi parce qu'on a des facteurs de risque qui évoluent.

Alors, pour le cancer du sein, il y a des facteurs de risque qui sont avérés. En effet, on estime qu'il y a à peu près 15 % des cancers qui seraient liés à des consommations d'alcool excessives, ou également à un manque d'activité physique. Et puis on a également d'autres facteurs de risque qui peuvent être le surpoids. Donc, en effet, il y a des facteurs de risque qu'on connaît et puis d'autres qui sont moins avérés, mais qui pourraient avoir un lien dans le risque de cancer du sein."

"Dans tous les cas, c’est aussi pour ça qu’on a mis en place Interception. Proposer un programme de prévention personnalisé, c’est mieux prendre en compte tous ces facteurs et donc mieux lutter face à cette maladie en freinant son évolution et son taux de gravité."

Aurélie Pétureau, médecin de santé publique, coordinatrice du programme