Cantines scolaires : plusieurs villes suppriment le thon des menus

Pour cette rentrée 2025, les cantines de huit villes françaises ont décidé de retirer le thon de leurs menus, une mesure qui concerne au total plus de 3,5 millions d’habitants. Parmi elles figurent notamment Rennes (Ille-et-Vilaine), Bègles (Gironde) ou encore Paris et Lyon. 

En octobre 2024, les ONG Bloom et Foodwatch avaient révélé que 100 % des 148 boîtes de thon en conserve, testées aléatoirement par un laboratoire indépendant, contenaient du mercure. Cette substance, classée par l’OMS parmi les dix plus préoccupantes pour la santé publique, peut s’avérer particulièrement nocive pour les plus jeunes.

"Premières victimes de cette norme établie sans prendre en compte la santé des consommateurs, les enfants peuvent très vite dépasser la dose hebdomadaire tolérable", alertent les communes signataires.

Une fois absorbé, le mercure peut s’accumuler dans le cerveau. Chez les enfants, il peut entraîner des troubles du comportement, des difficultés de mémoire, une baisse du QI ou encore des problèmes neuromoteurs.

Des seuils trop élevés ?

La réglementation actuelle fixe à 1 mg/kg la teneur maximale en mercure pour le thon, soit plus de trois fois le plafond appliqué à d’autres poissons comme le cabillaud ou les anchois (0,3 mg/kg). Mais ce seuil est calculé sur du poisson frais. Or, selon Bloom, une fois en conserve, la concentration peut atteindre 2,7 mg/kg.

"Ce qui est assez surprenant, c’est que le thon ait droit à une dérogation", regrette Gilles Pérole, adjoint au maire de Mouans-Sartoux, l’une des communes à l’origine de cette décision.

Les collectivités signataires préviennent : le thon ne sera pas réintroduit dans les cantines scolaires tant que la limite autorisée ne sera pas abaissée au niveau le plus strict fixé pour le poisson, à savoir 0,3 mg/kg.

Avec AFP