Déjeuner mortel en Australie : un procès qui a tenu en haleine

Publié : 7 juillet 2025 à 11h38 par
Fabienne Lacroix - Journaliste

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Une mère de famille australienne est reconnue coupable d’avoir empoisonné trois personnes de son entourage en leur servant un repas à base de champignons vénéneux.

Bœuf Wellington
Un plat de Bœuf Wellington.
Crédit : illustration Envato - DR

L’épilogue dans l’affaire qui a passionné les Australiens ces dernières semaines : au terme d’un procès de deux mois, Erin Patterson a été reconnue coupable d’avoir tué trois personnes en leur faisant manger un plat à base d’amanites phalloïdes.

Cette mère de deux enfants, séparée depuis 10 ans de son époux, avait décidé en juillet 2023 d’organiser un déjeuner chez elle. Autour de la table : ses ex-beaux-parents ainsi que la tante et le conjoint de son ancien époux.

Au menu : un bœuf Wellington, une spécialité anglaise préparée par la quinquagénaire avec du bœuf, de la pâte feuilletée et des champignons... qui se trouvaient être des amanites phalloïdes, extrêmement toxiques.

Les invités, ignorant la présence des amanites phalloïdes dans le plat, se sont tellement régalés qu'ils n'avaient plus de place pour le dessert, a-t-on appris au cours du procès. Mais le poison des champignons a vite envahi l'organisme des invités. Trois des quatre invités ont succombé en une semaine à des ruptures d'organe. Seul un a survécu.

 

Des mensonges et aucune volonté de tuer

Lors des investigations, les enquêteurs ont rapidement trouvé des indices suggérant que la mère de deux enfants avait préparé son repas dans l'intention de tuer. Ils ont également conclu à une série de mensonges de sa part : Erin Patterson avait prétendu avoir un cancer des ovaires, sans qu'aucun dossier médical ne puisse prouver sa maladie, selon l'accusation.

Elle a également nié avoir un déshydrateur alimentaire, alors que la police a retrouvé l'objet dans une décharge à proximité, avec des traces d'amanite phalloïde.

La quinquagénaire a indiqué avoir acheté les champignons toxiques dans une épicerie asiatique près de Melbourne, qui n'a jamais pu être identifiée.

À la barre, elle a assuré n'avoir voulu tuer personne : "je reconnais avoir menti parce que j'avais peur qu'on me tienne pour responsable", a-t-elle déclaré.

Erin Patterson et son mari Simon étaient séparés depuis 2015 sans avoir divorcé. Mais leur relation s'était envenimée après des disputes sur une pension alimentaire. La mère de famille était contrariée par le fait que ses beaux-parents avaient refusé de prendre son parti. "J'en ai marre (...) je ne veux rien avoir à faire avec eux," avait-elle écrit à une amie sur Facebook plusieurs mois avant le déjeuner.

Elle a été arrêtée en novembre 2023, plus de 100 jours après le repas mortel.

Le jury de douze personnes a rendu sa décision après près d'une semaine de délibérations. Sa peine sera prononcée plus tard.

 

 

- Avec AFP -