Deux prisons de nos régions devant la justice pour des conditions de détention "inhumaines"

Publié : 13 décembre 2024 à 15h47 par Zacharie Brault

Il s'agit des prisons de Limoges et de celle de Saint-Martin-de-Ré.

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Crédit : Archives

Deux prisons de nos régions sont devant la justice. Les maisons d'arrêt de Saint-Martin-de-Ré et de Limoges sont assignées pour "conditions de détention inhumaines, indignes". 

Ce vendredi 13 décembre, 15 détenus de la maison d'arrêt de Saint-Martin-de-Ré ont saisi la justice administrative, pour dénoncer des "conditions indignes" au sein de l'établissement.  

Fenêtres fendues, moisissure dans les douches, installations électriques défectueuses, poubelles sans couvercles devant les cellules, prolifération de cafards, voici ce qui est, entre autres, mis en cause par l'Observatoire international des prisons (OIP) dans un communiqué. 

L'enquête vise à "faire cesser les atteintes graves aux droits fondamentaux" au sein de l'établissement pénitentiaire. 

 

Saint-Martin-de-Ré, une des plus vieilles

Les détenus dénoncent également des insuffisances en matière de nourriture, des températures trop froides, des "fouilles à nu systématiques", et le mauvais agencement de leurs cellules de 6m².

"Les sanitaires sont parfois positionnés à moins d'un mètre de l'espace de préparation du repas". 

En septembre 2021, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) avait pointé "une vétusté bâtimentaire des quartiers d'encellulement qui continue de se dégrader avec le temps". Une soixantaine de recommandations avaient été faites. 

La maison centrale de Saint-Martin-de-Ré est la plus grande de France, mais aussi l'une des plus vieilles. Elle a ouvert en 1875 et peut accueillir aujourd'hui 460 détenus. 

Le tribunal administratif de Poitiers rendra sa décision en début de semaine prochaine. 

 

Limoges, une des plus peuplées

Même chose du côté de Limoges. L'ordre des avocats et l'OIP dénoncent les mêmes conditions "indignes"

Carreaux de fenêtres cassés, invasion de punaise de lit, le tribunal administratif de Limoges a été saisi par les avocats, après une visite le 6 novembre dernier de Maître Richard Doudet et Maître Guillaume Laverdure. Tout deux sont les représentant de l'OIP. 

Le but de l'instruction est d'obliger l'administration pénitentiaire à améliorer les conditions de vie des détenus. 

Pendant l'audience, des photos ont été montrées, témoignant de la vétusté des lieux. Des témoignages de détenus ont aussi été lus. 

L'administration pénitentiaire, a estimé de son côté que les conditions de détention étaient "acceptables". Les avocats ont ensuite accusé l'administration de "mauvaise foi"

À Limoges, le taux d'occupation des cellules est de 200 %, ce qui en fait l'une les plus exposée à la surpopulation carcérale. L'accès aux douches est limité, faute d'effectif. Les prisonniers dorment souvent sur des matelas, les conditions d'hygiène sont indignes. 

Le tribunal administratif rendra sa décision le lundi 16 décembre.