"Écoutez-nous" : le cri d’une victime de Le Scouarnec porté jusqu’à Emmanuel Macron

Publié : 24 août 2025 à 18h23 par
Laura Vergne - Journaliste reporter

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Céline Mahuteau, agressée à 7 ans à Loches, veut briser l’omerta sur la pédocriminalité.

Me Bornes et Céline Mahuteau, victime de Joël Le Scouarnec
Me Bornes et Céline Mahuteau, victime de Joël Le Scouarnec
Crédit : Céline Mahuteau

Ce lundi 25 août 2025, Céline Mahuteau va parcourir près de 200 km, de l’Élysée à Amiens, au côté de son avocate. Objectif : remettre une lettre au président et faire entendre la voix des victimes de pédocriminalité.

En 1991, à Loches, en Indre-et-Loire, elle avait 7 ans. Céline Mahuteau est l’une des victimes de Joël Le Scouarnec, l’ex-chirurgien condamné à vingt ans de réclusion pour les viols de 299 patients. Plus de trente ans après les faits, elle refuse le silence. "Là, dans l’immédiat, c’est de la colère", confie-t-elle à Alouette. Colère face à une société qui, selon elle, "se bouche les oreilles, se cache les yeux". Colère aussi après la lettre qu’elle a adressée au président Emmanuel Macron, en mai dernier, restée sans réponse.

 

 "Un enfant est violenté toutes les trois minutes"

Alors, Céline Mahuteau s’élance à pied de Paris pour rejoindre Amiens, la ville où a grandi le chef de l’État. Deux cents kilomètres en relais avec son avocate, Me Lisa Bornes. Leur objectif : remettre symboliquement cette lettre. "Combien d’enfants, devenus adultes, s’ignorent victimes ?", interroge Céline Mahuteau. Pour elle, la prescription trentenaire qui bloque tant de procédures doit disparaître.

 

 "Ce sont nos enfants qu’on veut protéger"

L’avocate, elle, dénonce "l’inertie des pouvoirs publics ". Elle rappelle : "Le 28 mai, Céline a rédigé une lettre ouverte au président. Elle n’a même pas eu un accusé de réception. Alors on marche, pour lui apporter cette lettre à Amiens. Ce sont nos enfants qu’on veut protéger."

La marche veut alerter sur l’urgence d’une politique nationale : prévention, numéro vert connu du grand public, formation des professionnels et soins adaptés en détention. Pour Céline Mahuteau, ce combat est vital : "Les enfants de ce pays attendent légitimement d’être protégés par leur président."