Loire-Atlantique : une femme séquestrée pendant 5 ans dans un garage, près de Guérande

C'est le mardi 14 octobre au soir que la victime parvient enfin à s’enfuir. Profitant d’un moment où le couple, qui la séquestrait, regarde la télévision, la quadragénaire s'enfuie "de l'enclos extérieur dans lequel elle était enfermée", et court se réfugier chez des voisins, frappant aux fenêtres jusqu’à ce qu’on lui ouvre.

Les habitants préviennent aussitôt les gendarmes.

À leur arrivée, les militaires découvrent une femme amaigrie de près de 50 kilos, en état d’hypothermie. D'abord sceptiques, les militaires se rendent rapidement compte que la femme ne ment pas.

"Elle était empêchée de sortir"

Hospitalisée en urgence, la victime est considérée comme "fragile psychologiquement" selon le procureur de Nantes, Antoine Leroy. 

Elle a raconté avoir d’abord partagé une colocation dans la maison de ses ravisseurs, avant d’être reléguée peu à peu dans le garage et dans le jardin, lorsque l’homme du couple s’y est installé. Une perquisition menée en fin de semaine par les gendarmes de la brigade de Guérande est venue confirmer les soupçons : le garage où la victime vivait, servait de cellule et était dans un état d’insalubrité avancé.

Là, elle aurait vécu sans chauffage, sans hygiène et presque sans contact humain, sous la dépendance du couple, durant 5 ans.

"Elle dormait dans des conditions extrêmement précaires, sur un transat. Elle faisait ses besoins dans un pot ou dans des sacs plastique. Elle mangeait de la bouillie mélangée à du liquide vaisselle", a indiqué le procureur. "Elle était empêchée de sortir".

Une femme effacée administrativement

En remontant sa trace, les gendarmes constatent que la quadragénaire n’a plus laissé aucune activité administrative depuis 2022, date de son divorce. Plus d’emploi, plus de déclarations : elle avait littéralement disparu.

Ses comptes bancaires, eux, montrent uniquement des mouvements d’argent vers les occupants de la maison, ce qui renforce la thèse d’une manipulation de la part du couple.

Un couple mis en examen

Deux personnes ont été placées en garde à vue à la fin de la semaine dernière et "ont admis une partie de la matérialité des faits mais en les minimisant considérablement", selon M. Leroy.

Ils ont été ensuite mis en examen pour "séquestration avec torture ou actes de barbarie", crime passible de la prison à perpétuité, ainsi que pour "abus frauduleux" de la "faiblesse d'une personne vulnérable".

L'octogénaire a été placé sous contrôle judiciaire, tandis que la femme avec qui il vivait a été placée en détention provisoire.

Avec AFP