L’avocat de Joël Le Scouarnec s’est suicidé à Rennes

Maître Maxime Tessier, 34 ans, l'un des avocats de la défense dans le procès de Joël Le Scouarnec, a mis fin à ses jours dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 juillet 2025, à Rennes. 

Avocat pénaliste depuis plusieurs années à Rennes, Maître Maxime Tessier défendait Joël Le Scouarnec depuis 2021, aux côtés de Maître Thibaut Kurzawa.

Il avait pris part au procès historique de l’ancien chirurgien pédocriminel, jugé pour viols et agressions sexuelles sur 299 victimes. L’audience s’était tenue à Vannes entre février et mai 2025. Joël Le Scouarnec a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.

Selon France 3 Bretagne et Ouest-France, l’avocat a été retrouvé chez lui dans la nuit. Il est décédé peu après son transport au CHU de Rennes.

C’est le parquet de Rennes qui a confirmé l’information à l’AFP. "Une enquête a été ouverte sur les circonstances de sa survenue, tout laissant penser à un suicide pour le moment", a indiqué le procureur de la République Frédéric Teillet.

Contactée par l’AFP, son associée, Me Catherine Glon, a confirmé la "disparition" d’un avocat qu’elle qualifie d’"exceptionnel" :
"Il avait une très haute vision de la justice et était donc très exigeant envers lui-même. Il s’oubliait souvent, se préoccupait d’abord de son client, du respect qu’il avait à l’égard de l’institution judiciaire."
Elle évoque un homme profondément investi, père de deux très jeunes enfants.

Le bâtonnier de Rennes, Paul Delacourt, a salué un avocat brillant, cité par Ouest-France.

Une pression judiciaire hors norme ?

Le procès Le Scouarnec a marqué les esprits par son ampleur : près de quatre mois d’audience, 750 parties civiles. Des faits d’une violence extrême, une couverture médiatique intense, une charge morale inédite pour la défense. Maxime Tessier incarnait cette posture difficile : défendre sans cautionner, donner la parole à l’accusé, sans effacer la douleur des victimes.

Rien ne permet, à cette heure, d’établir un lien direct entre cette affaire et le geste de l’avocat. Mais dans le silence de cette disparition, une question reste en suspens : combien pèsent les procès hors norme sur ceux qui les portent ?