La Rochelle : des bracelets anti-GHB distribués gratuitement

Publié : 4 septembre 2025 à 15h23 par
Romane Hocquet - Journaliste

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Le gérant du Café de la Poste donne ces bracelets à sa clientèle pour lutter contre "la drogue du violeur".

bracelets anti-GHB
Sarkis Markarian et Pierre Lecacheux veulent organiser une journée de sensibilisation.
Crédit : Romane Hocquet

C'est une drogue inodore, incolore, que l'on verse facilement dans un verre sans même que la victime ne s'en rende compte. Le GHB (gamma-hydroxybutyrique) est aussi appelé "drogue du violeur" pour les effets qu'elle génère : euphorie, vertiges, confusion et amnésie. C'est le combat de ce restaurateur qui a investi près de 400 euros dans ces bracelets de dépistage.

Le résultat tombe en une dizaine de secondes : si la pastille du bracelet se colore en bleu, alors la boisson testée contient du GHB.

Un seul bracelet peut tester jusqu'à 4 boissons. Un système simple, rapide et efficace qui a séduit Sarkis Markarian, gérant du Café de la Poste à La Rochelle. Il en a commandé une centaine à la fin du mois d'août qu'il distribue depuis aux clients qui le demandent. Ces bracelets anti-GHB ont été lancés durant l'été au Cap-Ferret, en Gironde. Ils sont conçus par la société Docteur B, basée à Clichy, en région parisienne.

 

Des prix élevés pour les professionnels

"On connaît tous quelqu'un qui a été concerné par le GHB", explique Sarkis Markarian, qui est aussi père d'une jeune fille de 22 ans. "On connaît déjà des distributeurs de préservatifs dans les pharmacies, pourquoi ne pas faire pareil avec un distributeur de bracelets anti-GHB ?". Si l'idée est intéressante, elle a aussi un coût : environ 4 euros par bracelet.

"C'est un budget car les prix sont élévés", reconnaît Pierre Lecacheux, président de la branche cafés et établissements de nuit de l'Umih de Charente-Maritime (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie). Lui aussi gère un bar dans le centre-ville de La Rochelle : "Je me renseigne en ce moment sur des verres qui changent de couleur selon le type de drogue, il y a aussi des vernis à ongles, bref il y a plein de solutions mais on ne peut pas se permettre d'offrir ça tous les jours gratuitement à nos clients !"

Les deux hommes ont donc un projet : fédérer d'autres restaurateurs de la ville pour aller toquer à la porte des pouvoirs publics. "Si on arrive à se faire subventionner, on pourra réduire les prix pour le tenancier de bar ou de discothèque", espère le représentant de l'Umih. Une journée de sensibilisation est aussi à l'étude. "Cela fait 15 ans qu'on fait de la prévention sur le GHB mais il est difficile à identifier car on a les mêmes symptômes que quelqu'un qui a un peu trop bu." Si le gérant a un doute, le protocole est simple : il appelle les pompiers pour prendre en charge la victime.