Les pilotes d'hélicoptères du SAMU en grève cet été ?

Publié : 30 avril 2025 à 11h29 par Marie Piriou avec AFP

Les pilotes et les membres d'équipage d'hélicoptères du SAMU menacent d'une grève cet été si rien n'était fait pour leurs rémunérations et les budgets alloués aux compagnies d'hélicoptères par les hôpitaux, selon un communiqué syndical.

Les pilotes d'hélicoptères du SAMU pourraient se mettre en grève cet été.
Les pilotes d'hélicoptères du SAMU pourraient se mettre en grève cet été.
Crédit : Alouette | Thierry Matonnat

"Dès cet été, les pilotes d'hélicoptères du SAMU ainsi que les membres d'équipage (...) cesseront leur activité en France", a menacé ce mardi 29 avril la branche hélicoptères SAMU du Syndicat national du personnel navigant de l'aéronautique civile (SNPNAC).

Le SNPNAC dénonce des salaires trop faibles : 2 300 euros nets pour un pilote du SAMU débutant pour un équivalent 35h, autour du Smic pour les copilotes et membres d'équipages techniques.

 

"On est à 35% de moins que les équipages roumains"

"Nous sommes les moins bien rémunérés d'Europe, on est à 35% de moins que les équipages roumains par exemple", a expliqué auprès d'Alexandre Hinaux, pilote d'hélicoptère à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) et secrétaire général de la branche hélicoptères SAMU du SNPNAC.

En fin de carrière, les pilotes peuvent espérer toucher 3 100 euros, selon le syndicat.

Le SAMU recourt à des hélicoptères principalement pour transporter en urgence des patients vers un hôpital lorsque les secours en ambulance prendraient trop de temps, et dans une moindre mesure pour des transports entre hôpitaux.

Ce sont des compagnies d'hélicoptères privées qui assurent ces missions pour le compte des hôpitaux. Il y en a trois principales : les français SAF et HBG et le britannique Babcock.

 

Des impayés colossaux

Les hôpitaux reçoivent le budget pour ces contrats des agences régionales de santé (ARS).

Mais, selon le SNPNAC, les "impayés" sont "colossaux" : "Certains établissements hospitaliers doivent encore aux sous-traitants plusieurs millions d'euros", une quarantaine, selon Alexandre Hinaux, "mettant en péril leur viabilité", a écrit le syndicat dans un communiqué.

"Face à cette situation intenable, les professionnels dévoués à leur mission de transporter en toute sécurité les équipes médicales pour garantir un accès des malades aux hôpitaux en moins de 30 minutes se voient contraints de cesser leur activité, la mort dans l'âme", a menacé le SNPNAC.

Le syndicat demande un investissement "de 50 millions d'euros, soit moins de 4% du budget total de l'ensemble des transports sanitaires français" qui "permettrait d'aligner les salaires sur la moyenne basse européenne et de pérenniser ce service vital."