Maine-et-Loire : à la rencontre de Camille, soigneuse animalière

Publié : 27 septembre 2025 à 7h36 par
Laura Vergne - Journaliste reporter

Laura Vergne vous donne rendez-vous sur Alouette et alouette.fr pour des reportages au plus près de vous !

Un métier rêvé par beaucoup, mais à 75% consacré au nettoyage.

Camille Légé, soigneuse animalière
Camille Légé, soigneuse animalière
Crédit : Alouette DR - Laura Vergne

À Doué-la-Fontaine, en Maine-et-Loire, Camille Légé, 29 ans, soigneuse animalière originaire de la Sarthe, raconte son quotidien au Bioparc.

Un sourire discret, des gants bleus et une éponge à la main, Camille Légé sort d’une volière. Soigneuse animalière, elle nettoie les cages des atèles marimondas, également surnommés "les singes araignées". "On passe 70 à 80% du temps à nettoyer. Le reste, c’est préparer les rations, enrichir les enclos, ou entraîner les animaux à accepter les soins", explique la jeune femme de 29 ans. Le rêve de beaucoup ? Oui. Mais un rêve en bottes de caoutchouc, les mains dans l’eau et les odeurs en prime.

Formée à Carquefou en 2016, elle a enchaîné les contrats : Normandie, Lyon, Beauval, la Mayenne, et même jusqu’au Bénin. "J’ai un peu bougé à travers la France. C’est un peu le parcours obligé pour les soigneurs en début de contrat." Mobilité, saisons, remplacements : rien n’est jamais acquis dans ce métier.

 

Image du Bioparc de Doué-la-Fontaine

                                                                                                      

A la rencontre de Camille, soigneuse animalière

"On dépend des animaux, pas l’inverse"

Le matin, tout commence par le briefing et la découpe des rations. Sur son secteur, le sanctuaire, Camille s’occupe de primates et de chauves-souris frugivores du Vietnam. "Pour les primates, énormément de légumes, très peu de fruits… et des granulés folivores, très riches en fibres. Pour les roussettes, c’est beaucoup de fruits : pomme, poire, banane, raisin."

Mais l’essentiel n’est pas dans les gamelles. "Ce que je préfère, ça va être vraiment côtoyer mes animaux au quotidien. Ça me suffit amplement." Trois qualités sont indispensables, dit-elle : la condition physique, la patience et le calme. "On dépend vraiment des animaux, pas l’inverse. Lorsqu’on doit les attendre pour la rentrée ou les sorties, c’est eux qui décident. Et les animaux ressentent énormément ce qu’on ressent."

 

"On ne fait pas de câlins aux animaux toute la journée"

Un métier passionnant, mais loin des images idéalisées. "On ne fait pas de câlins aux animaux toute la journée." Le quotidien, ce sont les jets d’eau, les rations, l’entretien. "C’est un métier très physique, qu’on ne peut pas faire toute notre vie." Et puis il y a la réalité salariale. Les formateurs ne s’en cachent pas : soigneur est un "métier-passion". Traduction : payé au SMIC, avec peu de perspectives d’évolution. La passion comble les manques, mais l’usure finit par peser.

 

À noter dans votre agenda

Ce samedi 27 septembre, le Bioparc de Doué-la-Fontaine organise ses Rencontres Métiers de l’animal et de la nature.

"Tous les ans, on accueille à la fois des professionnels et des centres de formation", souligne Pierre Gay, directeur général du Bioparc et du zoo des Sables-d’Olonne. L’occasion de rappeler que la filière ne se résume pas aux soigneurs : "Les métiers peuvent aller du photographe animalier à un laboratoire d’analyse de microplastiques dans l’eau."