Bac, déconfinement, masques : ce qu'il faut retenir de l'intervention d'Edouard Philippe

3 avril 2020 à 6h45 par Arnaud Laurenti

Invité "à distance" de l'émission Face à la crise de TF1 jeudi soir, le Premier ministre a répondu aux questions de Gilles Bouleau : approvisionnement en masques, fin du confinement, et aménagement du Baccalauréat ont notamment été évoqués.

ALOUETTE
Crédit : Capture écran | TF1

Le chef du gouvernement a abordé plusieurs sujets en rapport avec les conséquences du coronavirus et du confinement en France. Voici ce qu'il fallait retenir.

Difficultés d'approvisionnement en masques

Edouard Philippe a reconnu jeudi les "vraies difficultés" auxquelles se heurte la France pour s'approvisionner en masques contre le coronavirus, alors que des présidents de région ont affirmé que des acheteurs américains avaient "surenchéri" pour obtenir des masques.

Les difficultés d'approvisionnement tiennent "à la demande considérable qui vient vers la Chine des Etats-Unis, de l'ensemble de l'Europe, du monde entier en vérité, et à la capacité qu'a la Chine à conserver des masques pour elle, ce qui peut parfaitement s'entendre mais qui a un impact sur nous", a expliqué le Premier ministre.

Ce ne sont "pas des difficultés logistiques liées à des avions qui manqueraient car nous avons vraiment la capacité d'envoyer des avions au fur et à mesure que c'est nécessaire, mais la capacité parfois à accéder aux produits des commandes qui ne sont pas toujours livrées pour des raisons assez variées", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

Le déconfinement "n'est pas pour demain"

La fin du confinement, mis en place depuis le 17 mars en France, "n'est pas pour demain matin", a prévenu jeudi Edouard Philippe selon qui la mesure sera "probablement" étendue au-delà de l'échéance actuelle du 15 avril.

"Ce qui est à peu près acquis à ce stade, c'est que ce déconfinement ne pourra intervenir que de façon progressive", a répété le Premier ministre, mettant en avant la nécessité d'éviter que "nous soyons frappés par une 2ème vague qui nous obligerait à nouveau à procéder à des confinements".

"Nous allons devoir nous coordonner avec les Italiens, avec les Espagnols, avec les Anglais, avec les Allemands, car évidemment le continent européen dans son ensemble va être conduit à réfléchir à la façon dont nous nous sortons de ce confinement", a encore souligné M. Philippe.

En attendant, "la pire des choses ce serait que cette discipline se fragilise, s'étiole", a-t-il fait valoir, mettant en garde contre un relâchement alors que les vacances scolaires doivent théoriquement débuter samedi.

"Je comprends l'impatience et je crois qu'elle est générale, mais je veux dire aussi très clairement aux Français que le déconfinement, ça n'est pas pour demain matin", a déclaré le Premier ministre sur TF1. "Aujourd'hui, c'est la logique du confinement qui doit prévaloir au moins jusqu'au 15 avril et (...) probablement plus longtemps", a-t-il ajouté.

Bac 2020 : nouvelle organisation

Le Premier ministre Edouard Philippe a reconnu jeudi qu'il ne serait pas possible aux lycéens de Terminales de "passer le bac dans des conditions normales", semblant privilégier la piste d'un "contrôle continu" complet pour sanctionner ou non l'examen.

"Ce qui est à peu près acquis c'est qu'il n'est pas possible qu'ils puissent passer le baccalauréat dans les conditions normales", a-t-il dit sur TF1. Car cette "machinerie annuelle" ne pourrait être mise en oeuvre dans de bonnes conditions. Tous les établissements scolaires français sont en effet fermés depuis le 16 mars, et nul ne connaît la date de reprise qui dépend de l'évolution de l'épidémie de coronavirus.

"L'interruption des cours, des classes ... va avoir un impact sur la capacité de chacun à respecter la totalité du programme", a reconnu Edouard Philippe. "Il est donc acquis que les épreuves ne pourront pas se dérouler au mois de juin comme chaque année".

En conséquence, les épreuves du bac 2020 devront être organisées "d'une façon totalement neuve et originale", a dit le Premier ministre.

"Soit elles auront lieu sur le fondement du contrôle continu, basé sur les premiers et deuxièmes trimestres. Et si les cours peuvent reprendre dans de bonnes conditions au cours du mois de mai ou juin alors le dernier trimestre" comptera aussi.

"Soit on peut espérer conjuguer à ce contrôle continu complet une épreuve qui serait organisée à la fin du mois de juin", a-t-il ajouté. C'est au ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer d'"instruire" le sujet.

"Pour ma part je crois que c'est sur la piste du contrôle continu le plus complet qu'il va falloir se reposer", a-t-il toutefois ajouté.

Jean-Michel Blanquer s'exprimera ce vendredi matin lors d'une conférence de presse sur ce sujet et plus globalement de la fin de l'année scolaire.(avec AFP)