Charente-Maritime : la pêche et la vente de moules provisoirement interdites

25 mai 2020 à 6h15 par Arnaud Laurenti

Les moules de Charente-Maritime ont été provisoirement interdites de pêche et de vente, en raison de la présence de toxines, liées à une micro-algue saisonnière, pouvant entraîner des troubles gastriques.

ALOUETTE
Crédit : Pixabay

Les analyses régulières du réseau de surveillance de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) des phycotoxines dans les organismes marins, réalisées sur des moules prélevées en début de semaine dernière en une demi-douzaine de secteurs, "ont révélé la présence de toxines lipophiles à un taux supérieur au seuil sanitaire réglementaire", indique la préfecture dans un arrêté daté du 20 mai.

Presque toute la filière touchée

La préfecture a donc provisoirement interdit la pêche, le ramassage, l'expédition, la commercialisation de moules en provenance d'une dizaine de secteurs représentant la quasi-totalité de la filière mytilicole de Charente-Maritime.

Une interdiction qui ne porte pas sur les huîtres et coquillages fouisseurs (coques, couteaux, palourdes) venant de ces zones. À ce stade, elle ne concerne pas non plus les moules en provenance de la partie vendéenne du pertuis breton (entre l'île de Ré et la côte vendéenne).

La levée de l'interdiction est conditionnée aux résultats de prochaines analyses, dont les premières seront pratiquées en ce début de semaine.

La contamination par une micro-algue, le dinophysis, est un phénomène saisonnier, souvent lié à une forte pluviométrie suivie d'un ensoleillement provoquant un réchauffement rapide de l'eau: il favorise "l'efflorescence", le développement d'algues non toxiques pour les coquillages, mais pouvant entraîner chez l'homme des troubles intestinaux, explique à l'AFP Benoît Durivaud, président des mytiliculteurs de la Charente-Maritime.

Ce phénomène naturel, qui remonte au printemps du Sud vers le Nord, a conduit la semaine dernière à l'interdiction des coquillages du bassin d'Arcachon (Gironde). Il dure en principe deux à trois, parfois jusqu'à cinq semaines, selon M. Durivaud.

(avec AFP)