Covid-19 : les CHU de Nantes et Angers pourront détecter les variants

21 janvier 2021 à 8h59 par Julia Maz-Loumides

Pour détecter les variants britannique et sud-africain, les CHU de Nantes et Angers pourront bientôt se lancer dans le séquençage du Sras-Cov-2 : seule façon de vérifier la diffusion et l’évolution de ces variants.

ALOUETTE
La France est en retard sur ses voisins pour le séquençage du Sras-Cov-2.
Crédit : Unsplash

Pour retarder au maximum la diffusion des variants britannique et sud-africain, il faut d’abord pouvoir les reconnaître. C’est le principe du séquençage : analyser un prélèvement avec une charge virale conséquente pour déterminer s’il s’agit d’un variant ou non. Mais aujourd’hui, le séquençage ne peut se faire que dans certains laboratoires dont ceux de Tours : au total 46 laboratoires sont équipés sur le territoire.

Mais bientôt, le matériel et le personnel nécessaires à cette analyse seront présents à Angers et à Nantes. "Nous avons la machine, qui est en cours de paramétrage, et le personnel compétent", explique Laetitia Micaelli-Flender, directrice adjointe du CHU de Nantes, à Ouest-France.

"Les CHU d’Angers et de Nantes se préparent à leur tour à se lancer dans le séquençage du Sras-Cov-2", indique à son tour Jean-Jacques Coiplet, directeur de l’Agence régionale de santé.

La France en retard

Tandis que les Britanniques séquencent 10% des cas contaminés par la Covid-19, les Danois en analysent 10%, et les Français seulement 1%. À nos confrères de 20 Minutes, Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris, précise : "Un séquençage prend trois jours".

Plusieurs critères expliquent ce retard par rapport à nos voisins : une charge virale pas assez importante dans les échantillons pour pouvoir les utiliser, ou encore des prélèvements qui ne sont plus disponibles. En raison des capacités de stockage des laboratoires, ils ne peuvent pas conserver les tests plus de 7 jours.

"On a diffusé à tous les laboratoires des directives pour repérer les cas suspects, notamment un antécédent de voyage dans les quatorze derniers jours. Mais ce critère de provenance va devenir moins pertinent", explique Bruno Coignard, directeur des maladies infectieuses à Santé publique France, au quotidien.

Pour l’heure, c’est le variant britannique qui se révèle le plus présent en France. Récemment, trois cas ont été repérés en Vendée, et dix cas en Bretagne.