Fonderies du Poitou Alu : période d'observation prolongée jusqu'en décembre, selon un syndicat

Publié : 25 juin 2021 à 6h50 par Arnaud Laurenti

La période d'observation des Fonderies du Poitou Alu, sous-traitant automobile en grande difficulté dans la Vienne, a été prolongée de septembre à décembre, le temps d'essayer de trouver de nouveaux débouchés et de potentiels repreneurs, a-t-on appris jeudi de source syndicale.

ALOUETTE
Crédit : Capture écran | Google Maps

Les modalités de cette prolongation ont été précisées lors d'une table ronde qui réunissait notamment les syndicats, des représentants de l'Etat, de l'administrateur judiciaire et de l'unique client Renault, pour qui l'entreprise fabrique des culasses en aluminium, a expliqué à l'AFP Jean-Philippe Juin, délégué CGT de cette usine de quelque 280 salariés basée à Ingrandes, près de Châtellerault.

Selon lui, le cabinet de consultants Roland Berger a été chargé de trouver d'autres débouchés à l'entreprise, pour la reprise de laquelle un seul candidat se serait manifesté.

Les caisses étant vides, Renault se serait dit prêt, sous réserve d'un chiffrage précis, à financer les trois mois supplémentaires de la période d'observation, soit quelque 3,5 millions d'euros.

Appel à la grève

Selon M. Juin, Renault aurait aussi assuré être en mesure de passer commande de quelque 300 000 culasses par an jusqu'en 2024, un volume insuffisant pour faire tourner l'usine à plein régime.

Comme plusieurs autres fonderies sous-traitantes automobiles en France, les Fonderies du Poitou Alu sont en grande difficulté, à l'instar de l"usine voisine Fonderies du Poitou Fonte, ayant aussi comme unique client Renault, et qui est au bord du dépôt de bilan.

Les syndicats de ces entreprises accusent les constructeurs automobiles de les abandonner pour pouvoir fabriquer moins cher à l'étranger.

Un appel à la grève a été lancé à aux Fonderies du Poitou Alu et le leader de la CGT, Philippe Martinez, est attendu à Ingrandes ce vendredi après-midi.

Fonderies du Poitou Alu et Fonte sont toutes deux d'anciennes filiales du groupe Alvance de l'Indo-Britannique Sanjeev Gupta, magnat de l'acier en difficulté depuis la chute de la société financière britannique Greensill, à qui le conglomérat doit des milliards d'euros.

(avec AFP)