Haute-Vienne : 6 arrestations en lien avec l'incendie d'une tour-relais TDF et de véhicules d'Enedis

16 juin 2021 à 3h30 par Thierry Matonnat

Six personnes « appartenant à l'ultragauche » ont été arrêtées et placées en garde à vue, ce mardi 15 juin, en lien avec l'incendie d'une tour-relais de TDF en janvier dernier et avec la destruction de véhicules de la société Enedis en février 2020, a indiqué le parquet de Limoges dans un communiqué.

ALOUETTE
Site d'émission TDF Les Cars (Haute-Vienne)
Crédit : TDF | Archives

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Ces arrestations ont été menées dans une information judiciaire ouverte notamment pour « destructions et dégradation par moyen dangereux en bande organisée, association de malfaiteurs et destruction de biens de nature à porter atteinte aux intérêts de la nation », a précisé le parquet.

Cette information judiciaire a été ouverte, à une date non précisée, et deux juges d'instruction co-saisis après qu'un lien eut été établi entre deux affaires de destruction par incendie volontaire qui ont eu lieu en Haute-Vienne depuis l'an dernier.

La première concerne des faits commis le 11 janvier dans la commune des Cars, où plusieurs antennes avaient été volontairement incendiées, privant « plus d'un million de personnes de radio FM et de TNT » selon le parquet. « Le ou les auteurs » avaient pénétré sur les trois sites visés en découpant le grillage et un tag « Ni 5G Ni T.V. la voix du vent et les chants d'oiseaux » avait été découvert sur place.

L'opérateur TDF avait porté plainte contre X et cet acte, qui avait eu des répercussions pour des foyers en Haute-Vienne, Corrèze, Charente et Dordogne, avait été revendiqué par un comité « pour l'abolition de la 5G et de son monde » (CLA5GSM) dans un courriel adressé au quotidien Le Populaire du Centre.

La seconde affaire concerne l'incendie volontaire de plusieurs véhicules dans l'enceinte de la société Enedis à Limoges dans la nuit du 10 au 11 février 2020. « Le ou les auteurs » s'y étaient introduits « en découpant le grillage », d'après le parquet. La mention « Ni Linky, ni nucléaire, on veut une retraite dorée » avait été trouvée sur un mur.

Le SRPJ de Limoges, en charge de cette enquête, et la section de recherches de la gendarmerie de Limoges, désignée dans l'affaire de la tour-relais des Cars, ont reçu le concours de la sous-direction antiterroriste de la police nationale et de la direction générale de la gendarmerie nationale pour leurs investigations.

L'ultra-gauche en ligne de mire

Les enquêtes « ont permis de réunir des charges à l’encontre de plusieurs individus appartenant à l’ultragauche » explique le parquet. Leur garde à vue peut durer 96 heures.

Parmi ces interpellés se trouve une enseignante creusoise de Grentioux-Pigerolles arrêtée à son domicile hier matin par des agents de la police judiciaire de Limoges et de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la Police nationale.

Le journal Le Populaire du Centre rapporte que son interpellation a fait réagir les habitants et des élus.

Une manifestation de soutien à l’enseignante est prévue aujourd’hui devant le commissariat de Limoges.

(Avec AFP)