Premier Conseil des ministres pour le gouvernement Castex

7 juillet 2020 à 5h48 par Arnaud Laurenti

Au lendemain de l'annonce de la composition du gouvernement, Emmanuel Macron réunit le nouvel exécutif de Jean Castex pour son premier Conseil des ministres ce mardi après-midi, avec des poids lourds de droite comme de gauche renforcés pour la fin du quinquennat.

ALOUETTE
Crédit : Twitter | @Gouvernement | Benoit Granier | Matignon

Le rendez-vous est fixé à 15 heures ce mardi pour cette nouvelle équipe constituée à ce stade de seize ministres, quatorze ministres délégués et d'un secrétaire d'Etat. D'autres nominations, au niveau des secrétaires d'Etat, sont encore attendues dans les prochains jours.

Dupond-Moretti et Roselyne Bachelot

Ce nouveau gouvernement est renouvelé à hauteur d'un tiers par rapport à celui d'Edouard Philippe et il est marqué par le retour en politique de l'ex-ministre de la Santé chiraquienne Roselyne Bachelot reconvertie en chroniqueuse télé. Elle prend le portefeuille de la Culture.

Elle a déjà effectué mardi la passation de pouvoirs avec Franck Riester, disant vouloir être "la ministre des artistes" et a promis des "états généraux des festivals", victimes de l'épidémie de Covid-19.

Autre surprise de taille : l'entrée d'un ténor du barreau, le pénaliste Eric Dupond-Moretti comme ministre de la Justice.

Deux arrivées que n'ont pas manqué de souligner les éditorialistes, assez perplexes face à ces nominations.

Passations

Outre ces deux nominations, la promotion de Gérald Darmanin au ministère de l'Intérieur n'est pas passée inaperçue, en remplacement de l'ex-socialiste Christophe Castaner. Leur passation de pouvoirs est prévue mardi à 10h30.

"Grand honneur, pour le petit-fils d'immigré que je suis, d'être nommé Ministre de l'Intérieur de notre beau pays" a tweeté lundi M. Darmanin, 37 ans, petit-fils de tirailleur algérien, né d'un père tenancier de bar et d'une mère femme de ménage.

Plusieurs transitions sont programmées au cours de la matinée dans les ministères notamment entre Nicole Belloubet et M. Dupond-Moretti à la Justice, entre Elisabeth Borne - nommée ministre du Travail - et Barbara Pompili à la Transition écologique ou encore entre Didier Guillaume et Julien Denormandie à l'Agriculture.

À droite, Bruno Le Maire reste à l'Economie, mais deux autres grands portefeuilles restent aux mains de personnalités issues du PS comme Jean-Yves Le Drian aux Affaires étrangères et Florence Parly aux Armées.

Ex-Verte devenue LREM, Barbara Pompili prend en charge un super-ministère de la Transition écologique avec deux ministres délégués, Emmanuelle Wargon (Logement) et Jean-Baptiste Djebbari (Transports).

Des rescapés

Parmi ceux qui conservent leur portefeuille figurent Jean-Michel Blanquer (Education nationale, mais aussi jeunesse et sports), Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires), Olivier Véran (Solidarités et santé), Marc Fesneau (Relations avec le Parlement), Jean-Baptiste Djebbari (Transports), Frédérique Vidal (Enseignement supérieur) et Roxana Maracineanu (déléguée aux Sports).

Quelques nouveaux portefeuilles reflètent les priorités présidentielles, comme celui de la Citoyenneté confié à Marlène Schiappa ou celui de la Transformation et de la fonction publique pour Amélie de Montchalin, un ministère de l'exécution, du "delivery", a commenté l'Elysée lundi.

Le gouvernement enregistre peu de "prises" nouvelles à droite ou à gauche et peu d'élus locaux hormis l'Alsacienne Brigitte Klinkert, présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, nommée à l'Emploi et à l'Insertion.

Des élus locaux devraient cependant figurer en bonne place parmi les futurs secrétaires d'Etat.

Pour faire oublier la débâcle des municipales et s'attaquer aux crises post-coronavirus, le nouveau couple exécutif entend accélérer la cadence. Jean Castex a prévu de commencer à recevoir les partenaires sociaux dès mercredi soir, jeudi et vendredi matin, notamment sur le dossier explosif des retraites.

Emmanuel Macron compte préciser son cap pour le reste du quinquennat lors d'une interview le 14 juillet. Ce n'est qu'ensuite que le Premier ministre pourra effectuer sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale.

(avec AFP)