Réforme du ferroviaire: les lignes SNCF Nantes-Tours-Lyon et Nantes-Bordeaux bientôt privatisées ?

13 février 2019 à 13h34 par Rédaction Alouette

<p>Pour la première fois, l'Etat va lancer un appel d'offres pour ouvrir à la concurrence le réseau ferroviaire en 2022.</p>

ALOUETTE

Objectif pour le gouvernement : tester la concurrence ferroviaire, avec des �conomies � la cl�.

Les lignes Nantes-Tours-Lyon et Nantes-Bordeaux font partie des quelques "trains d'�quilibre du territoire" (TET) subventionn�s par l'Etat. Elles sont pour l'instant exploit�es par la SNCF, comme l'immense majorit� des autres lignes de trains fran�ais.

Cons�quence de la r�forme ferroviaire adopt�e au printemps (qui elle-m�me traduit dans le droit fran�ais des directives europ�ennes), les TET doivent comme les TER �tre progressivement ouverts � la concurrence � partir de d�cembre 2019.

Les autorit�s organisatrices, Etat et r�gions, devront passer des appels d'offre pour d�signer de nouveaux exploitants, leurs r�seaux �tant divis�s par lots. Au bout du compte, il pourront reconduire la SNCF, ou choisir un op�rateur alternatif comme le fran�ais Transdev ou l'italien Trenitalia. Le voyageur, lui, n'aura pas le choix.

"La concurrence doit permettre d'apporter des nouveaux services, des d�marches innovantes pour les voyageurs et de r�duire peut-�tre les co�ts (on l'esp�re quand m�me)" pour la collectivit� qui subventionne les services ferroviaire, a-t-on expliqu� au minist�re des Transports.

"On ne cherche pas � sortir le sortant, l'objectif n'est pas de sortir la SNCF", a-t-on pr�cis�. "�a sera, d'une certaine fa�on, que le meilleur gagne!"

Les lignes Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux ont �t� choisies parce qu'ell viennent de b�n�ficier d'un renouvellement complet de leurs trains et que les travaux pr�vus sur les parcours devraient �tre achev�s dans trois ans, a expliqu� le minist�re.

La premi�re concerne 387.000 voyageurs par an avec deux allers-retours quotidiens, et la seconde 686.000 voyageurs avec trois allers-retours quotidiens, selon la SNCF.

Ces deux liaisons co�tent actuellement chaque ann�e 25 millions d'euros � l'Etat. Elles seront propos�es en un seul lot.

Dix trains par jour 

Le gouvernement doit publier dans les prochains jours un "avis de pr�information" officialisant cette d�marche au Journal officiel de l'Union europ�enne, le lancement de l'appel d'offres proprement dit devant suivre au d�but 2020, selon le minist�re des Transports.

"On dit aux entreprises ferroviaires: +pr�parez-vous, parce que dans un an, on vous donnera un cahier des charges pr�cis auquel tous ceux qui voudront pourront r�pondre", a-t-on r�sum� de m�me source.

"Nous prenons acte de cette d�cision du gouvernement. Ce sont les suites logiques des annonces de l'Etat lors des travaux sur la r�forme ferroviaire", a r�agi la direction de la SNCF, interrog�e par l'AFP.

Le groupe public "va bien s�r candidater, et (son) objectif sera non seulement de faire partie des entreprises retenues pour l'appel d'offres qui suivra, mais aussi bien s�r de le remporter", a-t-elle ajout�.

Mais s'il se f�licite de ce que l"'Etat devient la premi�re autorit� organisatrice � s'engager dans le processus d'ouverture � la concurrence" codifi� par la r�forme ferroviaire adopt�e l'an dernier, le minist�re des Transports minimise aussi la port�e de cette annonce.

"On va tester la temp�rature de l'eau avec un doigt", a-t-on pr�cis�, notant que les deux liaisons concern�es repr�sentent dix trains par jour... sur 15.000 circulant en France.

"C'est compliqu� de tout ouvrir en m�me temps. Pour l'autorit� organisatrice, c'est un nouveau m�tier que de faire des appels d'offres, on apprend".

De fait, la SNCF devrait encore conserver pendant un certain temps l'exploitation des autres TET, qui regroupent �galement Paris-Orl�ans-Limoges-Toulouse, Paris-Clermont et Bordeaux-Toulouse-Montpellier-Marseille, mais aussi Toulouse-Hendaye et deux lignes de trains de nuit.

La derni�re convention en date qui lie la SNCF � l'Etat court sur la p�riode 2016-2020. Le minist�re des Transports n'�tait pas en mesure de dire mardi prochain quelle serait la dur�e de la suivante.

 

(Avec AFP)