Rochefort : Eiffage mis en examen suite au décès de 6 adolescents

29 janvier 2021 à 9h10 par Fabienne Lacroix

Cinq ans après les faits, l’enquête sur l’accident mortel entre un car scolaire et un camion, à Rochefort, avance avec la mise en examen pour homicide involontaire d’Eiffage. Six adolescents qui se rendaient en cours avaient été fauchés par la ridelle d’un camion benne.

ALOUETTE
Crédit : Police Nationale | Twitter | Archives

Le groupe de BTP Eiffage a été mis en examen fin 2020 pour homicides involontaires, dans le cadre de l'enquête sur l'accident d'un autocar scolaire, éventré par la ridelle d'un camion, et qui avait tué six adolescents en février 2016 à Rochefort (Charente-Maritime).

Eiffage, à qui appartenait le camion-benne, a été mis en examen fin novembre pour "homicides et blessures involontaires par personne morale", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de La Rochelle Laurent Zuchowicz, confirmant une information de La Charente Libre.

En 2016, quelques jours après l'accident, le chauffeur du camion âgé de 23 ans, avait été mis en examen pour homicides et blessures involontaires, et laissé libre sous contrôle judiciaire. Le chauffeur du car avait vu sa garde à vue levée le soir même de l'accident, sans charge retenue contre lui. Le procureur de La Rochelle a estimé jeudi que l'instruction pourrait être clôturée "d'ici deux mois" environ, et qu'un procès pourrait intervenir "fin 2021. Ce serait bien pour les familles".

5 lycéens et un collégien tués

Le 11 février 2016, à Rochefort, l'autocar avait croisé vers 07h15 la route d'un camion-benne, parti d'un entrepôt Eiffage à 800 mètres de là. Le flanc de l'autocar avait été cisaillé par la ridelle ouverte du camion, tuant six des quinze adolescents qui se trouvaient à bord, cinq lycéens et un collégien. Deux autres avaient été blessés.

Les investigations techniques, et notamment la reconstitution des faits quelques jours après, s'étaient focalisées sur cette ridelle latérale (la paroi-métallique maintenant en place le chargement, ndlr). Selon le parquet à l'époque, cette ridelle était ouverte à 90 degrés et non totalement au moment de la collision, une position "inhabituelle et dangereuse", et semble-t-il depuis un moment. Peu auparavant, un automobiliste avait dû faire un écart pour l'éviter. Il faisait encore nuit au moment du choc, il bruinait, et le chauffeur n'avait aperçu qu'au dernier moment la ridelle ouverte : le choc a fait exploser son pare-brise, stoppant l'autocar qui avait poursuivi un peu sa course sous l'effet de l'inertie.
L'accident avait choqué la ville de Rochefort, et encore plus celle de Surgères, à 25 km de distance, où les six victimes, cinq lycéens et un collégien âgés de 15 à 18 ans, étaient scolarisés. Une chapelle ardente avait été ouverte à Rochefort en hommage aux six victimes.
La direction de la communication du groupe Eiffage, jointe jeudi soir par l'AFP, a indiqué qu'elle ne souhaitait pas s'exprimer sur une instruction en cours. Des avocats de familles de victimes n'ont pu être joints jeudi soir.

(avec AFP)