Fini les cabines manuelles au péage de l’Île de Ré : les travaux commencent !

C’est la fin d’une époque au péage du pont de l’Île de Ré, emblème de la Charente-Maritime. D’ici l’été 2026, l’accès sera entièrement automatisé. Une révolution depuis la mise en service du pont en 1988, payant depuis 1993.

La fin des agents en cabine

Cette automatisation signe donc la fin des cabines manuelles. Il y en avait encore quatre au péage de l’Île de Ré. À l’intérieur, des receveurs chargés d’encaisser votre paiement pour accéder au pont. Il pouvait y avoir une trentaine d’agents pendant l’été, trois fois moins hors saison. Une exception en France où les bornes sont devenues la norme.

L’été 2025 était donc la dernière saison de ces agents postés dans leur petite cabine individuelle. Un métier exposé à la chaleur, au vent, à la pluie avec des horaires de jour… et de nuit. Sans parler des automobilistes pas toujours agréables, même en vacances. "Ce sont des conditions pénibles, la preuve : on a des difficultés de recrutement", justifie Patrice Raffarin, conseiller départemental du canton Île de Ré.

Après les travaux, les automobilistes pourront toujours payer en espèces aux bornes automatiques. 

Le péage ne sera pas seulement automatisé, mais aussi modernisé, argument l'élu rhétais. Une aubaine pour cet ouvrage qui fête ses 32 ans cette année. Les nouvelles bornes devraient donc mettre fin aux couacs qui peuvent vite créer la pagaille en pleine saison : une barrière coincée ou un paiement qui ne fonctionne pas, par exemple.

Trois contrats non-renouvelés

Huit personnes travaillent encore au péage. Parmi eux, cinq seront affectés à la surveillance du péage ainsi qu’au service abonnement. Les trois autres contrats ne seront pas renouvelés, comme celui de Nadège qui va devoir retrouver un emploi à 46 ans. "Redémarrer à zéro, pour les jeunes ça va mais pour nous, les plus âgés, c’est difficile" , explique-t-elle en enchaînant "bonjour" et "au-revoir" aux automobilistes de passage.

À la barrière, certains conducteurs sont déjà nostalgiques : "jusqu’à quand vous êtes là ?", demande cette retraitée au volant de sa petite citadine.

"On va manquer aux gens, ils nous le disent. Beaucoup apprécient d’avoir une personne plutôt qu’une machine, quand on plaisante avec eux, qu’on les renseigne. Y’aura plus ça, plus de bonjour, de sourire", regrette Nadège, agent en cabine au péage de l’Île de Ré.

La direction du péage assure qu’un agent sera toujours disponible en cas de problème. Les automobilistes n’auront qu’à appuyer sur l’interphone de la borne. Les agents sont d'ailleurs postés dans une tour de contrôle, juste à coté des barrières, avec des caméras braquées sur les quatre coins du péage.

Parmi les agents du péage, cinq personnes seront affectées à la surveillance et aux abonnements.

Le chantier – estimé à 3,6 millions d'euros - est intégralement financé par le département de la Charente-Maritime grâce à l’écotaxe, autrement dit la somme payée par les automobilistes qui passent le pont.

L’ouverture des trois premières voies modernisées est prévue pour janvier 2026, avant une mise en service complète en juin prochain. Chaque année, près de 3,4 millions de véhicules passent par les barrières du péage du pont de l’Île de Ré.