Près de 9 supermarchés sur 10 vendent de l’alcool aux mineurs, dans l’Ouest, selon une association

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Ce jeudi 3 juillet, l'association Addictions France réclame des "sanctions réellement dissuasives" et des contrôles plus fréquents de l'État dans les supermarchés. Selon elle, près de neuf supermarchés sur dix vendent de l’alcool aux mineurs, après des tests menés à Rennes, Nantes et Angers.
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Acheter de l’alcool avant 18 ans est interdit en France. Pourtant, sur 90 établissements des enseignes Auchan, Lidl, Leclerc, Diagonal, U Express, Intermarché, Carrefour (City, Market et Express), Monoprix, Franprix et G20 testés en avril et en mai, à Rennes, Nantes et Angers, près de neuf supermarchés sur dix ont vendu de l'alcool à des mineurs, selon l’association Addictions France.
Pour ces tests, des mineurs se sont rendus, accompagnés d'un huissier, dans des supermarchés et seuls 8% des établissements ont demandé une pièce d'identité pour vérifier l'âge des clients. "Malgré l'interdiction formelle de vente d'alcool aux mineurs et l'engagement de l'État à mieux la faire respecter, l'accès à l'alcool reste en 2025 très aisé pour les mineurs", a déploré auprès de l'AFP Myriam Savy, responsable du plaidoyer chez Addictions France. Or selon l'article L.3342-1 du Code de la santé publique, "la personne qui délivre la boisson exige du client qu'il établisse la preuve de sa majorité" via un "acte systématique", "non conditionné par le simple doute sur l'apparence physique du client", rappelle Addictions France.
L'association, réclame donc, ce jeudi 3 juillet, des "sanctions réellement dissuasives" et des contrôles plus fréquents de l'État. Ces achats tests "ont systématiquement été réalisés en pleine journée, en semaine", le plus souvent à des moments de "faible affluence, avec peu voire aucun client à la caisse", précise l'association.
Des sanctions "réellement dissuasives"
Face à "l'inefficacité générale du dispositif réglementaire actuel" et de la "Charte d'engagements responsables" signée par la grande distribution (Carrefour, Auchan, Lidl, Monoprix...) en 2019, en partenariat avec la Fédération du commerce et de la distribution, l'association demande donc des contrôles aléatoires systématiques par l'État, et des sanctions "réellement dissuasives". Comme des amendes atteignant 2% du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise si celui-ci est inférieur à 100 000 euros, et 10% à partir de 500 000 euros.
Aujourd’hui en France, vendre de l'alcool à un mineur est un délit passible d'une amende de 7 500 euros, mais selon Addictions France, "les contrôles sont rares, les poursuites peu fréquentes et les condamnations à hauteur de la peine maximale quasiment inexistantes".
En juillet 2024, la cour d'appel de Pau a confirmé la condamnation de l'enseigne Lidl à 5 000 euros d'amende pour avoir vendu de l'alcool à un mineur de 16 ans. Kilian s'était tué au Pays basque à Urrugne, le 8 mai 2021, en heurtant un pylône à scooter après avoir été percuté par un ami circulant, lui aussi alcoolisé, sur son scooter. Lidl s'est pourvu en cassation.
- Avec AFP -