Dons en hausse aux Restos du cœur de Loire-Atlantique : "on a vraiment le sourire, sans eux, on ne ferait rien"

Les bénéficiaires des Restos du cœur sont de plus en plus nombreux chaque année. Le chiffre du million a été dépassé il y a déjà plusieurs années en France, et on en dénombre 20 000 rien qu'en Loire-Atlantique pour 3 millions de repas servis chaque année.

Plus que jamais, l'association en grande difficulté financière a besoin de votre aide, qu'elle soit financière ou par des dons de denrées non-périssables notamment lors des grandes collectes.

"C'est l'histoire d'un pauvre..."

Pour mettre en lumière cette misère sociale grandissante, l'expo photo "C'est l'histoire d'un pauvre... Les Restos du cœur 1985-1989" a débuté ce lundi 13 octobre à l'Hôtel du Département de Loire-Atlantique et s'étend jusqu'au 22 novembre. "Elle offre, 40 ans après l’appel de Coluche, un regard saisissant sur les visages de la précarité dans la France des années 1980 et ses nouveaux pauvres, plus tout à fait nouveaux aujourd’hui, mais toujours plus nombreux."

29 Décembre 1985 - Crédit : Christophe Simon / AFP

Des images issues du fond photographiques de l'AFP y sont exposées. 40 photographies ainsi que des objets et fac-similés de documents d'époque qui permettent de tracer un portrait de la France et des Français des années 80. Une époque qui marque le début de l'ère du chômage de masse avec des gens qui ne mangent pas à leur faim et des jeunes qui n'arrivent pas à s'insérer sur le marché du travail. 

"On accueille les petits enfants dont les grands-parents venaient déjà au Restos du cœur"

2025 est une année un peu particulière puisqu'elle célèbre les 40 ans de l'appel à la générosité de Coluche et la création de cette grande cantine populaire qui deviendra les Restos du cœur. Il ne faudra d'ailleurs que 7 ans pour que l'association soit reconnue d'utilité publique par décret le 7 février 1992. Et on le comprend, car depuis, les bénéficiaires n'ont jamais été aussi nombreux déplore Jean-Michel Griffon, ancien directeur des Restos de Loire-Atlantique.

21 décembre 1989 - Crédit : Mychele Daniau / AFP

"C'est invraisemblable, aujourd'hui, on est en train d'accueillir les petits enfants dont les grands-parents venaient déjà au Restos du cœur. On se rend compte de cette réalité et on a voulu en témoigner et faire un rappel fort en disant : 'les restos on est là, on restera là.' Tous les bénévoles sont prêts à endosser leurs responsabilités. Mais il faut que tout le monde se mobilise pour qu'on sorte de cette précarité qui ne cesse d'augmenter. Cette année, on a encore vu 10% de gens en plus qui viennent frapper à nos portes. Des personnes âgées, des familles monoparentales, des étudiants..."

180 tonnes de dons lors de la dernière grande collecte en Loire-Atlantique

Les choses ne vont pas aller en s'arrangeant, avec une précarité qui risque de s'aggraver, dans un contexte économique instable dans le pays. Ce qui inquiète Jean-Michel Griffon. Car dans ces moments-là, les Français "ont tendance à donner un peu moins pour épargner davantage, et je les comprends." De quoi présager le pire avant la grande collecte organisé par les Restos notamment en Loire-Atlantique début octobre...

"Effectivement, l'instabilité politique ne rassure pas la personne qui a de l'épargne et qui hésite à dépenser. On s'est dit qu'on allait avoir à faire avec une collecte difficile. Il faut savoir qu'à Nantes, cette collecte représente 20% de nos ressources qu'on distribue. Mais finalement, c'est tout l'inverse qui s'est produit ! Nous étions présents dans 180 magasins et on a fait 10% de plus que l'année dernière, soit 180 tonnes au total, alors qu'on n'y croyait absolument pas. Nous au Restos, on a vraiment le sourire et on remercie vraiment tous ces gens-là, aussi bien ceux qui nous font des virements bancaires que ceux qui nous déposent des denrées non-périssables. Car sans eux, on ne ferait rien !"