"Les clichés tombent" : le rugby féminin gagne du terrain en Charente-Maritime !

Publié : 3 octobre 2025 à 12h32 par
Romane Hocquet - Journaliste

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La barre des 10 000 licenciées a été franchie en Nouvelle-Aquitaine la saison dernière. Un engouement dans les clubs, lié à la médiatisation du rugby féminin avec des matchs retransmis à la télévision. En Charente-Maritime, reportage à Aytré où le nombre de recrues a doublé cette année.

joueuses de rugby
Les joueuses du club d'Aytré (en bleu et blanc) jouent en Régionale à 10.
Crédit : Club de Rugby d'Aytré

En Charente-Maritime, le rugby séduit de plus en plus de filles. À Aytré, la moitié des joueuses a rejoint le club cette année. Un engouement sans précédent.

 

Deux fois plus de joueuses cette saison

"Cela n’est jamais arrivé depuis que je suis au club !" Juliette joue à Aytré depuis cinq ans. Et cette saison, elles sont plus d’une trentaine dans le vestiaire. C’est deux fois plus que l’année dernière ! Et il n’y a pas qu’en Charente-Maritime que les filles apprécient le ballon ovale.

En septembre, la Fédération française de Rugby enregistrait une hausse de 38% des licenciées sur un an. Rien qu’en Nouvelle-Aquitaine, la barre des 10 000 joueuses inscrites a été franchie en 2024.

 

L'équipe féminine du club d'Aytré est passée de 17 ... à une trentaine de joueuses cette année ! 

 

Des débutantes sur le terrain

À Aytré, même si les filles jouent en Régionale, tous les niveaux sont acceptés. Lisa a rejoint le club de rugby cette année. Une première pour la jeune fille de 18 ans. "J’ai commencé sur un coup de tête ! Et maintenant, j’adore. Il y a une bienveillance dans l’équipe."

 

Juliette (à gauche) et Lisa (à droite) sont des "Ariokettes", le surnom des joueuses d'Aytré.

 

Des clichés sur la touche

"Quand j’ai commencé, on m’a dit, qu’est-ce que tu fais au rugby ? Bien sûr, cela reste un sport très masculin. On peut faire du rugby, se traîner dans la boue tous les week-ends et rester féminine." - Lisa, 18 ans, joueuse de rugby au club d'Aytré.

L’intégration peut parfois être difficile dans les plus jeunes catégories : "Les filles sont avec les garçons jusqu’à 15 ans, donc elles sont en minorité. Elles sont souvent seules donc c’est plus compliqué", explique Clovis Cassagne, entraîneur des féminines. "Il faut du temps mais les garçons arrivent à voir que les filles ont aussi quelque chose à apporter sur le terrain."

Les joueuses sont unanimes : les clichés disparaissent progressivement. Un constat confirmé par le président du club, Christophe Lezeau dans l’univers du rugby depuis une trentaine d’années. "L’année dernière, on a reçu les phases finales du championnat de France féminine et il y a eu un engouement incroyable, avec beaucoup de monde aux matchs. Cela fait 3-4 ans qu’on ressent ça."

 

Clovis Cassagnes, entraîneur des féminines et Christophe Lezeau, président du club d'Aytré.

 

Elles ont suivi la Coupe du Monde

Un succès lié aussi à la médiatisation du rugby féminin, qui gagne du terrain sur nos écrans. En septembre, la Coupe du Monde a même battu un record avec ce pic à 4,6 millions de téléspectateurs pour le quart de finale entre la France et l’Irlande.

"Avant les matchs étaient diffusés sur France 4 et l’Equipe et maintenant c’est sur France 2 et TF1 où on a pu voir la plupart des matchs, donc c’est un grand pas", - Juliette, 25 ans, joueuse de rugby du club d'Aytré.

Juliette et ses co-équipières se sont même réunis pour suivre les matchs du Mondial.  "Je suis très heureux pour le rugby féminin de Charente-Maritime qui se porte bien", conclut Christophe Lezeau. Cette saison, le club a même des fillettes inscrites en baby-rugby, dès 3 ans. La relève est assurée.

 

Le club d'Aytré (en bleu et blanc) joue le 12 octobre à Parthenay pour leur premier match de poule en Régionale.