"Si on est là, ce n'est pas un hasard", le Stade Rochelais confiant avant la finale de Champions Cup

18 mai 2023 à 18h17 par Alexis Baudin

Sûrs de leurs forces, les Rochelais se déplacent à l'Aviva Stadium de Dublin pour y défier le Leinster en finale de Champions Cup, ce samedi 20 mai (17h45). C'est la troisième année consécutive que les Maritimes atteignent la finale de la compétition, accentuant un peu plus la grandeur du club en Europe.

Pierre Venayre confiant avant la finale de la champions cup contre le Leinster
Pierre Venayre, directeur général aux côtés de Vincent Merling, président du Stade du Rochelais
Crédit : Alouette | DLB

Depuis plusieurs années, le Stade Rochelais a su s'affirmer comme une valeur sûre du championnat français, mais aussi sur la scène européenne. Ce samedi 20 mai, le club va jouer sa quatrième finale européenne, mais surtout sa troisième finale consécutive en Champions Cup. 

Les joueurs de Ronan O'Gara vont défier le Leinster, province irlandaise, à l'Aviva Stadium de Dublin, pour tenter d'ajouter une deuxième étoile sur leur maillot, après leur premier sacre l'année dernière. Déjà contre le Leinster. 

L'Aviva Stadium, pas vraiment un terrain neutre, les Rochelais le savent, mais sont intimement convaincus qu'ils ont toutes leurs chances dans cette finale. Entretien avec Pierre Venayre, ancien joueur de La Rochelle et actuel directeur général du club. 

 

Nous sommes à quelques jours de cette finale, quel sentiment domine au sein du club ?

Il y a beaucoup de sérénité. C’est une quatrième finale [européenne], dont une victorieuse l’année dernière. Sans tomber dans le piège, il y a une sorte d’habitude de la gestion de ces grands événements, autant pour l’équipe que pour le club. On a déjà acquis de l’expérience. Le fait d’avoir gagné la coupe d’Europe l’année dernière, ça nous a apporté un niveau de confiance et de maturité supplémentaire.

On sait que le challenge est immense à Dublin, on nous annonce même que c’est mission impossible. On a confiance dans nos forces. On y va avec de la sérénité et un bonheur immense d’offrir ça à tous ceux qui aiment le club. Le piège serait de banaliser ce moment qui doit rester quelque chose de magique.

 

Est-ce que ça veut dire que vous êtes sûrs de vous ? 

Avec le bon côté de la certitude. On a muri, que ce soit l’équipe, les joueurs et le staff. On sait désormais comment aborder ces grands événements. Mais c’est aussi valable pour l’ensemble du club. Aujourd’hui, nous avons appris à absorber un événement comme ça. Je dirai que c’est de la confiance liée à l’expérience qu’on a acquis. On a une certaine conviction que si on est là, ce n’est pas un hasard. Il y a une régularité dans la haute performance qui nous donne une légitimité. Certes on va jouer en Irlande, contre une grande équipe, mais on y va aussi avec des convictions et des certitudes.

 

Vous faisiez allusion au fait que vous allez jouer à Dublin, contre cette équipe du Leinster. Samedi, le contexte sera complètement différent comparé à ce qu’il s’est passé l’an passé ?

Oui, c’est très différent. Je me suis déplacé sur place, il y a quelques jours, avec des membres du club pour préparer notre déplacement. On a bien vu qu’on allait jouer à l’extérieur, même si c’est censé être un terrain neutre. Le terrain mis à disposition de l’organisateur, l’Aviva Stadium, appartient à la Fédération irlandaise qui gère aussi la province du Leinster. On nous a bien fait sentir qu’on arrivait en territoire adverse dans la manière dont on a été accueillis et dont on nous facilite peu les choses en amont de cet événement.

Mais voilà, ça rajoute aussi à notre envie et notre détermination d’être prêt le jour-J. Effectivement, ça va être un contexte que je qualifierai d’hostile, dans le sens rugbystique de l’hostilité. La manière dans laquelle l’équipe du Leinster va être soutenue par une grande partie du stade, forcément ça rajoute de l’adversité. Mais ça rajoute aussi quelque part de la motivation.

 

Quand vous dites que l’accueil a été limité, même plutôt froid, pouvez-vous nous dévoiler quelques exemples concrets ?

Quand on est arrivés à Marseille l’année dernière, où à Twickenham l’année encore d’avant, on a été reçus pour nous faciliter l’événement, la logistique ou encore l’accueil. Que ce soit dans le stade, pour les déplacements, les hôtels, mais aussi pour les Rochelais qui font le déplacement.

Là, on ne s’est pas sentis très accompagné. On sent bien qu’on arrive en Irlande sur un territoire qui est la cause du Leinster. Donc il y a forcément un peu de chauvinisme dans la manière de recevoir notre club et ses représentants. On n’est pas en terrain neutre et ce n’est pas anodin. Souvent une finale se joue en terrain neutre, là on va jouer en Irlande, chez le Leinster.

 

Mais est-ce que finalement, aujourd’hui, vous n'êtes pas devenu un club respecté ? Vous n’êtes plus le petit nouveau qui arrive presque par hasard en finale de coupe d’Europe. C’est déjà votre troisième finale d’affilée. Vous êtes rentré dans le cercle des très grands d’Europe. 

On est champion d’Europe en titre. Le club participe de manière régulière aux finales. Donc oui c’est légitime. Disons que le sujet de la légitimité se posait il y a quelque temps encore pour nous. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Je pense que depuis que le club a décroché sa première étoile, ça a permis de sceller ce sujet-là.

C’est vrai qu’il y a eu pendant longtemps une forme de complexe parce qu’on avait passé 10 ans en Pro D2. Aujourd’hui on a autant le droit que les autres d’être champion de France et champion d’Europe. Le club travaille très bien, on a un staff génial, des très grands joueurs, un public hors norme et des infrastructures largement à la hauteur de nos concurrents. Il n’y a pas de raison d’avoir ce complexe d’infériorité qu’on aurait pu avoir il y a encore quelque temps.