Le jeu vendéen "La Suite Infernale" s’impose en France et au Québec : rencontre avec son créateur

C’est le jeu dont tout le monde parle. Né sur une table de salon pendant le confinement, La Suite Infernale a trouvé sa place dans les rayons de JouéClub, Cultura et La Grande Récré. Près de 3 000 nouveaux jeux sortent chaque année en France : alors comment ce jeu vendéen a-t-il réussi à se faire une place ? Rencontre avec Bruno Gaborit, son créateur.

Comment est née l’idée de La Suite Infernale ?

Pendant le Covid, j’avais du temps. Je suis un grand joueur de jeux de société, alors j’ai voulu créer le mien. J’ai commencé avec des cartes à la maison, en collant des papiers, en notant au crayon mes idées… Et petit à petit, c’est devenu un vrai prototype.

À l’époque, vous étiez ébéniste. Aujourd’hui, vous vous consacrez uniquement au jeu ?

Oui. J’avais déjà quitté l’ébénisterie, et maintenant je me concentre uniquement sur le jeu. J’ai d’autres prototypes en cours, même s’ils ne sont pas encore aboutis.

"80 000 exemplaires vendus"

Pour ceux qui ne connaissent pas, comment on joue ?

Le but est de réaliser une suite de 1 à 10. Chacun joue à son tour ; le premier à dix a gagné. C’est simple, mais des cartes spéciales viennent pimenter la partie : on peut voler, retirer ou échanger des cartes. C’est un jeu familial, facile à prendre en main, de 7 à 77 ans.

Près de 3 000 nouveaux jeux sortent chaque année en France. Comment se faire une place ?

C’est surtout le bouche-à-oreille. Le jeu plaît, il est vite compris. JouéClub l’a repéré et sélectionné pour son catalogue de Noël 2023, puis La Grande Récré cette année. À partir de là, tout s’est accéléré.

Vous aviez imaginé un tel engouement ?

Pas du tout ! J’avais commandé 1 000 jeux au départ. Je pensais les vendre en un an… Ils sont partis en un mois et demi. Depuis, les commandes n’arrêtent pas de grossir. Aujourd’hui, on en est à près de 80 000 exemplaires vendus.

"En Amétique du Nord... et en Europe"

Et le jeu s’exporte désormais à l’étranger ?

Oui, il est sorti en septembre en Amérique du Nord. L’éditeur québécois a revu le design et traduit les règles en anglais. En ce moment, il est aussi présenté au salon du jeu d’Essen, en Allemagne, pour une diffusion en Europe.

Vous arrive-t-il d'entendre parler de votre jeu autour de vous ?

L’autre jour, j’étais au restaurant, et à la table d’à côté, des gens parlaient de La Suite Infernale. Ils ne savaient pas qui j’étais. C’était drôle d’entendre parler de mon jeu par hasard.

Et la suite pour vous ?

J’ai un autre jeu de cartes en préparation, peut-être pour 2026. J’aime les jeux simples, rapides, où tout le monde peut participer. C’est cette simplicité qui plaît, je pense.