Une soixantaine de nouveaux témoignages présentés à la justice brestoise accusent l’enseignement catholique

Publié : 9 octobre 2025 à 14h02 par
Adrien Michaud - Journaliste

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Des collectifs d'anciens élèves de collèges catholiques du Finistère, victimes de violences dans leurs établissements il y a plusieurs décennies, ont présenté, ce mercredi 8 octobre, une soixantaine de nouveaux témoignages au parquet de Brest, qui a saisi les gendarmes.

classe dans école
Crédit : Archives

Le parallèle est simple à tisser tant les deux affaires se ressemblent. Une soixantaine de nouveaux témoignages ont été présentés à la justice brestoise, dans ce qui peut être comparé au "Bétharram" breton.

Ce mercredi 8 octobre, 68 nouveaux témoignages ont été déposés par le collectif des victimes du collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon et par le collectif d’anciens élèves du collège Sainte-Ursule et du lycée Notre-Dame du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon. Ces témoignages viennent s'ajouter à une cinquantaine d'autres déposés en avril, "ce qui porte à 118 le total des témoignages officiellement transmis à la Justice", dépeint Le Télégramme.

 

"On ne portait pas plainte à l’époque"

Les victimes veulent "faire toute la lumière sur ces actes cruels et pervers commis sur les enfants que nous étions et trouver les responsabilités de chacun, de l’Église et de l’État", a déclaré Olivier Simon, porte-parole du collectif Kreisker Sainte-Ursule, devant le tribunal de Brest.

"On ne portait pas plainte à l’époque. Fille d’agriculteurs, boursière, ça ne se faisait pas", a raconté Isabelle, 54 ans, qui n'a pas voulu donner son nom. Cette ancienne élève du collège Sainte-Ursule entre 1982 et 1986 a raconté les gifles régulières, "la violence gratuite" qui a culminé le jour où elle a été traînée par les cheveux dans un couloir, agrippée par le col et jetée dans les escaliers par un surveillant.

 

Le "Bétharram" breton

Le procureur de Brest, Stéphane Kellenberger, a indiqué à l'AFP que les gendarmes de Brest étaient saisis des 32 attestations déposées, ce mercredi 8 octobre, par le collectif Saint-Pierre, "sans pouvoir préjuger à ce stade de quelque prescription que ce soit, mais pour justement pouvoir mieux envisager la nature des faits dénoncés, leur datation".

Surnommé "le bagne" par ses anciens élèves, le collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon, près de Brest, a aussi été qualifié de "Bétharram" breton. Et selon les propos recueillis par Ouest-France, auprès des différents collectifs, sur les 118 témoignages transmis à la justice : "30 à 40 % sont pour des faits de violences sexuelles".