Un magicien jugé à Rennes pour des viols d'enfants

29 septembre 2022 à 14h12 par Alouette Rédaction

Un ancien magicien amateur est jugé à partir de ce vendredi devant la cour d'assises des mineurs d'Ille-et-Vilaine pour les viols et agressions sexuelles de près de 30 enfants, la plupart entre 2006 et 2017.

Un magicien aux assises d'Ille-et-Vilaine
Un magicien aux assises d'Ille-et-Vilaine
Crédit : archives

Agé de 36 ans, l'accusé comparaît pour des faits de "viols incestueux", "viols sur mineur de 15 ans", "agressions sexuelles" et "corruption de mineur" sur 27 enfants, âgés de 3 à 15 ans au moment des faits. La plupart des faits qui lui sont reprochés ont eu lieu en Bretagne. 

Le procès, qui doit durer trois semaines, pourrait se dérouler à huis clos, total ou partiel. Le verdict est attendu le 21 octobre.

Les premiers faits accusent l'homme de viol incestueux sur une cousine et une demi-soeur alors qu'il était lui-même mineur. Mais c'est à partir de 2006 que l'accusé, un autoentrepreneur gérant une activité de magie, aurait commencé à se servir de son travail pour se rapprocher d'enfants de son entourage familial et amical.

Selon une source proche du dossier, il serait parvenu de cette façon à "créer des relations privilégiées" avec les mineurs.

Pour les parents, cet homme était devenu "l'ami de la famille, le bon tonton qui garde les enfants", un homme "très jovial, ouvert d'esprit", "une sorte de mode opératoire", selon Me Gwendoline Tenier, avocate d'une mère dont la fille a été abusée.

Le trentenaire est accusé de nombreux faits de viols commis pour la plupart en Bretagne, mais aussi en Normandie, dans les Deux-Sèvres, en Suisse, souvent au domicile des parents des victimes.

Agées de seulement 3 ou 5 ans, certaines victimes ne se seraient pas rendu compte avoir été agressées sexuellement. Mal-être, paniques... certains enfants ont subi plus tard des conséquences psychologiques, tandis que leurs parents continuaient de vivre "avec la culpabilité de n'avoir rien vu", explique Me Tenier à l'AFP.

Une première plainte est déposée en 2014, mais l'affaire n'éclate qu'en 2017, quand l'accusé dit vouloir confier à une mère "avoir fait quelque chose" à son enfant. Il est alors placé en garde à vue. Placé en détention provisoire en décembre 2017, il reconnaît la plus grande partie des faits.

En 2011, l'homme avait été condamné à 10 mois de prison avec sursis avec une interdiction de paraître avec des mineurs pour l'agression d'une fillette rencontrée dans un centre de loisirs.

Jugé en récidive à Rennes, il encourt 20 ans de réclusion.

Le procès doit s'ouvrir en présence d'une trentaine de parties civiles.

(avec AFP)