Une élue bretonne jugée pour prise illégale d’intérêt

Publié : 4 septembre 2025 à 12h24 par
Adrien Michaud - Journaliste

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Ce jeudi 4 septembre, le tribunal correctionnel de Quimper a condamné une ex-élue bretonne pour prise illégale d'intérêts dans une vente immobilière.

illustration décision de justice
Crédit : Envato - DR

Une ancienne élue bretonne, Nathalie Poulard, a été condamnée ce jeudi pour prise illégale d'intérêts par le tribunal correctionnel de Quimper. Elle a été condamnée à payer une amende de 25 000 euros, ainsi que des dommages et intérêt pour le rachat d'un centre de vacances dans des conditions controversées.

L'ancienne adjointe à l'urbanisme du maire de Penmarc'h (Finistère), qui conteste toute infraction, a également été condamnée à 10 ans d'inéligibilité et à la confiscation de 190.000 euros. De plus, elle devra dédommager la mairie de Courbevoie (Hauts-de-Seine) à hauteur de 75.000 euros et l'association Anticor à hauteur de 500 euros.

L’histoire se passe en 2017, pendant son mandat, "cet ancien centre de vacances de Courbevoie (Haut-de-Seine) situé à Penmarc’h, est en vente depuis 2013. Prix affiché : 220 000 €. Trois premières offres d’achats sont rejetées. En 2017, un acte de vente est finalement conclu pour 150 000 €. L’acquéreur est une Société civile immobilière détenue à plus de 90 % par l’élue. Un complexe touristique y est développé et exploité", raconte en détail Ouest-France.

 

La ville de Courbevoie contre-attaque

Comme le dépeint Le Télégramme, "en 2013, la municipalité de Courbevoie, alors propriétaire de ce bien immobilier, avait décidé de s’en séparer. Alors qu’un accord semblait avoir été trouvé avec l’association Croq-Vacances, la transaction avait échoué. Le domaine avait finalement été acheté par une SCI, représentée par Nathalie Poulard elle-même. Quelques années plus tard, le domaine, devenu un complexe touristique, était mis en vente plus de quatre fois le prix d’achat". Prévenue par un courrier anonyme en 2022, la ville de Courbevoie effectue alors, "un signalement de potentielles prise illégale d’intérêt et d’escroquerie au parquet de Quimper, concernant cette vente", relatait à l’époque Ouest-France.

L’affaire, qui devait être évoquée, en novembre 2024, devant le tribunal judiciaire de Quimper, a été renvoyée en juin 2025. Le 26 juin dernier, Nathalie Poulard est donc passée devant la justice. La procureure de la République, Cécile Flamet, avait requis à ce moment-là, contre l’ancienne élue, 10 000 € d’amende, la confiscation du terrain, maintenant estimé à presque 1 million d’euros et une peine d’inéligibilité de 10 ans

Après le verdict de ce jeudi, l'avocat de Mme Poulard, Me Jean-Claude Gourves, a annoncé son intention de faire appel.

Avec AFP