Une mission scientifique part cartographier les déchets radioactifs immergés au large de la Loire-Atlantique

Publié : 16 juin 2025 à 12h51 par
Adrien Michaud - Journaliste

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Ce lundi 16 juin à Brest, à bord du bateau l’Atalante de l’IFREMER, une vingtaine de scientifiques sont partie pour une mission scientifique dont le but est de rechercher des fûts radioactifs dans le fond de l’océan.

Image d'illustration. Une vingtaine de scientifiques vont mener à bien cette mission.
Image d'illustration. Une vingtaine de scientifiques vont mener à bien cette mission.
Crédit : Envato

Cartographier et étudier des fûts de déchets radioactifs jetés dans l’Atlantique, entre 1946 et 1990, voici le but de la mission scientifique qui est partie ce lundi 16 juin du port de Brest. En tout, une vingtaine de scientifiques se sont embarqués sur cette aventure qui va durer un peu moins d’un mois.

Pendant plus de 40 ans, plus de "200 000 fûts remplis de déchets radioactifs ont été jetés dans les abysses de l’océan Atlantique Nord-Est ", explique le site du CNRS.

Pour mener à bien leurs recherches, ils seront aidés d’un robot nommé UlyX. "C’est un bijou de technologie, ce robot sans fil, complètement autonome et dirigeable à distance, peut localiser des objets de 5 à 10 cm grâce à l’imagerie en trois dimensions. C’est sa première mission scientifique en mer ", racontent à nos confrères de Ouest-France, Patrick Chardon, chercheur au CNRS, spécialiste des effets de la radioactivité sur l’environnement.

 

Comprendre ce qu’il se passe à 4 000 mètres de profondeur

Ces fûts largués délibérément par la France, la Belgique et la Grande-Bretagne se trouvent maintenant en grande partie à plus de 600 km de nos côtes sur la latitude de Nantes (Loire-Atlantique), et entre 3 000 et 5 000 mètres de fond, mais personne ne sait quel est l’impact environnemental de ces rejets. "L’objectif est de faire un inventaire des fûts, de pouvoir évaluer leur état, voir s’ils sont éventrés ou non, s’ils sont encore en état de contenir la radioactivité ou pas", expose cette fois-ci Patrick Chardon au journal Le Télégramme.

Les scientifiques présents sur l’expédition vont aussi profiter de ce mois en mer pour réaliser des prélèvements. Ces échantillons seront ensuite étudiés au retour de l’expédition le 11 juillet prochain. "Afin d’éviter tout éventuel risque radiologique, le projet prévoit un dispositif de radioprotection important à bord. Dès leur arrivée, les échantillons et instruments seront vérifiés et contrôlés afin de mettre en place toutes les dispositions de radioprotection adaptées à leur traitement et à leur stockage. Ce travail de précaution et de contrôle se poursuivra de manière adaptée tout au long des travaux scientifiques, y compris dans les laboratoires à terre avec ces échantillons ", explique dans un communiqué le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Une deuxième expédition est déjà prévue en 2026 ou en 2027.