Vendée : dans les coulisses de la construction des chars de Noël aux Herbiers

Dans un hangar discret, quelque part aux Herbiers (Vendée), une planche claque sous la scie. Les copeaux volent et les voix se croisent. Ici, Noël se construit à la main. Pas de magie sans sueur. Pas de parade sans cette fabrique invisible où chacun apporte un bout de lui-même. 

"Une grande famille," : au cœur de l'atelier des chars

Gilles pose son outil, essuie ses mains : "on bosse sur le char volant," sourit l'ancien charpentier.

"C'est du boulot oui, mais l'ambiance avec les copains, c'est le meilleur. On connaît tout depuis longtemps. C'est une grande famille." 

À ses côtés, André. Ancien ébéniste, il fabrique cette année le char des confiseries : "comme son nom l'indique... sucres d'orge, couleurs..." dit-il, concentré. Puis il relève la tête :

"Ce que j'aime le plus ? La convivialité. On touche à tout. Et puis il y a les plus jeunes, les anciens... C'est enrichissant."

Autour d'eux, douze personnes s'activent cet après-midi. "Il y a de la peinture, de la soudure, de la mécanique", décrit Marie Pineau, bénévole depuis ses 18 ans. Elle accompagne la création d’une dizaine de chars, dont plusieurs entièrement nouveaux cette année. Jouets, école, confiseries, lutins, la palette est large. "Le but, c’est partager, rire ensemble, et préparer un moment qui doit être joyeux pour tout le monde".

Plus loin, Alexandre “Aldo” Charier, co-organisateur pour la Ville, supervise. "On s’y prend deux mois et demi à l’avance. Sans la dizaine de bénévoles qui viennent chaque semaine, ce serait impossible. Cette année, neuf chars sont entièrement nouveaux ". L’an dernier, la parade a attiré 15 000 personnes. Cette année, les équipes espèrent créer à nouveau l’émerveillement.

Gilles et André de l'association SPOT, construisent les chars de Noël - Alouette DR

"Pas de couture classique ici" : dans l’atelier des costumières

Dans l’atelier voisin, c’est un autre tempo : celui des machines à coudre. Assise devant sa machine blanche, Anicette pose un tissu jaune. Elle prépare les costumes des casse-noisettes.

"Ce n’est pas de la couture classique. On ne fait pas ça chez nous. Ici, il y a des couleurs, des dorures… Et surtout une bonne ambiance".

Autour de la grande table rectangulaire, six femmes discutent, rient, échangent des astuces. Elles sont bénévoles pour la plupart, depuis dix ans ou plus. "On travaille des matières brillantes, colorées… c’est magique. Ce qu’on veut, c’est des paillettes dans les yeux des enfants", sourit Sylviane.

Derrière les patrons, les mesures et les essayages, il y a Antonine Hamon, couturière professionnelle et meneuse du groupe. "Je découpe les costumes en amont, pour que tout soit prêt quand les filles arrivent. On commence sur les grands groupes, puis on finit par les costumes uniques", explique-t-elle. Ce travail change de ses contrats habituels.

"Ici, il y a de la magie : des paillettes, des couleurs, de la vie. Et puis on est une équipe de rigolotes… parfois les gars ferment la porte tellement on rigole fort "

Là encore, le timing est serré. Mais toutes assurent : "On y arrive toujours".

Anicette, Marie-André, Sylviane, Françoise, Annie et Antonine - Alouette DR

La parade : ce qu’il faut savoir

Le grand rendez-vous, c’est ce samedi 6 décembre aux Herbiers.

Au programme :

• Dix chars, dont neuf nouveaux ;
• Deux fanfares, une Batucada, un spectacle musical en déambulation ;
• Des lutins, des jouets, des confiseries… et le char alambic, qui distribue vin chaud et jus de pomme tout au long du parcours.

La parade est une coproduction entre l’association SPOT et la Ville des Herbiers, qui apporte communication, sécurité et budget artistique. Le jour J, près de 300 participants défilent dans les rues, danseurs, comédiens, bénévoles et associations locales réunis. "Ce qui compte, c’est que les gens soient contents. Le sourire du public, c’est notre récompense", conclut Marie Pineau.