Vendée : il voulait reprendre la ferme familiale, la Région dit non

Publié : 25 juin 2025 à 14h45 par Laura Vergne

Jérémy voulait reprendre la ferme de son père en Vendée. Il a tout perdu pour deux jours de formation manquants.

Jérémy Robin
Ce jeune agriculteur vendéen voulait reprendre l'exploitation agricole de son père
Crédit : Jérémy Robin

Jérémy Robin, 32 ans, devait reprendre l’exploitation familiale à Curzon, en Vendée. Mais la Région Pays de la Loire a bloqué son dossier. Il lui manque deux jours de formation. Résultat : 175 000 euros d’aides envolés.

"Je ressens du dégoût… Parce qu’en fin de compte, on se dit : pour deux jours, c’est foutu." Jérémy ne décolère pas. Il devait reprendre la ferme de son père, malade. Tout était prêt. Le projet, la maison, l’embauche. Même les banques étaient d’accord.

Mais la Région a tout stoppé. La raison ? Il lui manque deux jours de formation.

 

Une formation impossible à faire

Ces deux jours, Jérémy ne pouvait pas les faire au moment du dépôt de son dossier. Son père était en arrêt de travail. Impossible de s’associer avec lui à ce moment-là. "On s’est vus avec la Chambre d’Agriculture et ils m’ont dit : tu ne les feras pas, il n’y a pas de souci. Mais la Région a bloqué."

Et maintenant, trop tard. Impossible de rattraper ces deux jours. "Quand on dépose le dossier, tout doit être fait. Même s’il manque un jour, c’est non. On ne peut pas revenir en arrière."

 

175 000 euros perdus

Avec ce refus, Jérémy perd :

  • 20 000 euros d’aide à l’installation
  • 80 000 euros pour améliorer l’élevage
  • Des réductions de taxes et d’assurances pendant 5 ans

"Aujourd’hui, il y a 100 000 euros figés. Et 75 000 euros estimés en moins sur les impôts et assurances. C’est énorme."

Il a même annulé un voyage et débloqué 3 000 euros de sa poche pour suivre des formations. En vain.

 

Il prépare un recours

Le jeune agriculteur ne veut pas en rester là. Il va déposer un recours contre la Région et envisage une action contre la Chambre d’agriculture pour défaut de conseil. "J’ai tout organisé pour cette reprise. Et là, tout est bloqué. La maison, la ferme, notre vie avec ma compagne et notre fille."