Bordeaux : deux salariés d'Enedis condamnés pour avoir coupé le courant lors d'une manifestation

Publié : 13 décembre 2024 à 12h29 par Zacharie Brault

Les faits s'étaient produits lors d'une manifestation en mars 2023.

Enedis
Crédit : Enedis | Louis Fauquembergue

Deux salariés d'Enedis et militants CGT ont été condamnés à neuf mois de prison avec sursis par la cour d'appel de Bordeaux, pour avoir coupé le courant lors d'une manifestation contre la réforme des retraites le 4 avril 2023 rapporte l'AFP. 

En mars 2023, des coupures volontaires, partiellement revendiquées par la CGT Energie avaient affecté plusieurs structures bordelaises, dont la mairie, le tribunal judiciaire, ou encore l'hôpital Saint-André, en plein centre-ville. 

20 000 foyers avaient aussi été privés d'électricité pendant deux heures et demie. Le CHU de Bordeaux avait porté plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui". Et pour cause, le CHU souligne le laps de temps entre la coupure de courant volontaire et le relais du générateur de secours, "quelques minutes plus tard". Durant cette courte période, l'hôpital Saint-André avait estimé que ses patients avaient été mis en danger. 

 

D'abord relaxés...

Lors du premier procès en novembre 2023, il n'avait pas été prouvé que les deux hommes, Alexandre Truch et Christophe Garcia, étaient entrés dans le poste électrique pour couper le courant. Les prévenus avaient donc été relaxés en janvier 2024. 

Le tribunal s'était appuyé sur le "droit de grève" et la "liberté d'expression syndicale". Ces coupures avaient été votées en assemblée générale, sauf celle de l'hôpital, qui n'avait pas été revendiquée par la CGT.

 

...puis condamnés 

Ce jeudi 12 décembre 2024, les deux hommes ont finalement été condamnés à neuf mois de prison avec sursis. Ils devront également débourser la somme de 5 000 euros pour l'hôpital Saint-André. 

En février 2024, le parquet de Bordeaux avait fait appel de la relaxe des deux hommes. Ils ont finalement été condamnés par la cour d'appel de Bordeaux. 

L'avocat des deux salariés, Maître Jérôme Borzakian, annonce un pourvoi en cassation.