Casse du Louvre : ces éléments prouvent que la fuite des voleurs aurait pu être évitée

Le 19 octobre, jour du casse qui a fait le tour du monde, les agents de Securitas (la société de sécurité privée, ndlr) ou les policiers auraient pu empêcher la fuite des voleurs "à 30 secondes près", a déclaré Noël Corbin, responsable de l'enquête administrative sur le musée du Louvre.

En effet, le cambriolage a bien été filmé en direct par les caméras : l'arrivée des voleurs, l'installation de la nacelle, la montée des deux voleurs jusqu'au balcon et, quelques minutes plus tard, leur départ précipité. Mais la vidéo n’était pas activée ce matin-là ; lorsqu’un agent de la sécurité l’a mise en marche sur son écran de contrôle, les voleurs étaient déjà partis.

En outre, les policiers prévenus pour intervenir sur le cambriolage ont été dirigés dans la mauvaise direction, vers le Carrousel du Louvre, centre commercial situé sous le musée du Louvre.

Des "dysfonctionnements successifs"

Le responsable de l'enquête administrative annonce avoir été "très fortement surpris" de constater qu'un musée "gigantesque" et "iconique" comme le Louvre "puisse être aussi fragile". "Ce sont des dysfonctionnements successifs qui amènent la catastrophe mais je n'aurais jamais cru que le Louvre puisse avoir tellement de dysfonctionnements", a ajouté le commissaire de police Guy Tubiana, un expert de la sécurité des musées ayant participé à l'enquête.

Symbole du dysfonctionnement interne, un audit réalisé en 2018 avait décrit avec précision la faille potentielle que représentait le balcon emprunté le 19 octobre par les voleurs et son accès possible par un monte-charge. Or les conclusions de cet audit, commandé par l'ancienne direction du musée, n'ont pas été communiquées lors du changement de direction en 2021.

D'autres éléments s'ajoutent à la crise au Louvre : le musée le plus fréquenté au monde a été contraint de fermer une galerie fin novembre en raison de la vétusté de l'édifice. Par ailleurs, une fuite d'eau a endommagé 300 à 400 ouvrages. La CFDT a appellé les personnels du musée à une "grève reconductible" à partir du lundi 15 décembre.