Vendée : le tout premier cimetière pour animaux ouvre ses portes

Elle a la voix qui tremble un peu. Françoise Bouet, déléguée aux espaces verts et aux cimetières à la mairie de La Roche-sur-Yon, se tient face aux premiers carrés de bois alignés sur le sol. "Je suis un peu émue", confie-t-elle. "Ce lieu est destiné à la sépulture de nos animaux, chats, chiens, mais aussi oiseaux ou lapins. Depuis le temps que j’y travaille, c’est une belle concrétisation."

Situé rue Georges-Mazurelle, à proximité du cimetière paysager de La Péronnière, ce nouveau cimetière animalier s’étend sur près de 5930 m². Il offrira, à terme, environ 200 emplacements.  "Et il est ouvert à tous, précise l’élue. Pas seulement aux Yonnais."

"Enterrer son animal dans son jardin, ce n’est pas légal"

Jusqu’à présent, beaucoup d’habitants enterraient leur animal dans leur jardin. Une pratique répandue, mais strictement encadrée par la loi. "Ce n’est pas légal au niveau environnemental", rappelle Françoise Bouet. "À moins d’avoir un grand terrain, il vaut mieux éviter."

Ici, tout est réglementé : les animaux reposent dans des sacs biodégradables, à 80 centimètres de profondeur. "C’est pour éviter qu’un renard ou un sanglier vienne gratter", explique-t-elle. "Et pour respecter la législation, bien sûr."

Les concessions sont proposées pour cinq ans : 150 euros pour les Yonnais, 225 pour les non-Yonnais pour les petites concessions. Un tarif qui comprend la mise à disposition d’un emplacement, dans un cadre verdoyant, où les entourages de tombes sont en bois « spécifique », conforme aux normes environnementales.

"Un poisson, un chat, un chien… pas plus de 40 kilos"

Chats, chiens, lapins, tortues, poissons rouges : tous peuvent reposer ici. "Sauf les animaux de plus de 40 kilos, précise l’élue. Ce sont des normes nationales." Les corps se décomposent naturellement ; les concessions peuvent donc être renouvelées ou accueillir plusieurs animaux d’un même foyer. "Moi, je compte bien enterrer mon chat et mon chien ensemble", confie-t-elle avec un sourire.

Et si la demande grandit ? "On pourra agrandir le cimetière. Derrière les arbres, il y a encore de la place."

"Les propriétaires d’animaux demandent depuis longtemps un lieu comme celui-ci"

À travers ce projet, la Ville souhaite offrir un espace de recueillement à ceux qui considèrent leur animal comme un membre de la famille. "Beaucoup de gens ne savent pas où mettre leurs animaux après leur mort", rappelle Françoise Bouet. "Certains choisissent la crémation, d’autres n’avaient aucune solution. Aujourd’hui, ils en ont une."

Pour le vétérinaire Arnaud Bouton, installé à La Roche-sur-Yon depuis vingt-cinq ans, ce projet répond à une réelle attente. "C’est une très bonne idée", explique-t-il. "Les propriétaires d’animaux demandent depuis longtemps un lieu comme celui-ci, surtout pour les petits animaux. L’incinération individuelle existe déjà, mais elle reste coûteuse et impersonnelle. Ici, on retrouve de l’humain, du lien." Selon lui, cette évolution s’inscrit dans un changement plus large de la société. "Depuis la crise sanitaire, l’animal est devenu un véritable refuge, un compagnon contre la solitude. Lui offrir une sépulture digne, c’est une façon de lui dire merci."