En Vendée, ils luttent depuis 4 ans contre la fermeture des urgences à Luçon

Publié : 5 septembre 2025 à 7h31 par
Laura Vergne - Journaliste reporter

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Chaque vendredi soir depuis 2019, les habitants de Luçon refusent de voir disparaître leurs urgences.

Les urgences à l'hôpital de Luçon en Vendée
Les urgences à l'hôpital de Luçon en Vendée
Crédit : Alouette DR - Laura Vergne

À Luçon, une mobilisation citoyenne se tient depuis quatre ans devant l’hôpital. Les urgences ferment toujours la nuit, comme c'est le cas parfois à Fontenay-le-Comte ou Montaigu. Une situation qui sature les autres établissements du département, comme à La Roche-sur-Yon. Un combat qui résonne alors que le gouvernement prévoit de nouvelles coupes dans la santé en 2026.

Devant l’hôpital de Luçon, des dizaines d'habitants se retrouvent chaque vendredi soir, été comme hiver, depuis 4 ans. "On manque de médecin, surtout de spécialiste", dénonce Évelyne Deluze, présidente de l’Association de défense du service public (ADSP).

Depuis 2019, ces habitants exigent des urgences accessibles 24h/24 et 7j/7. Aujourd’hui, elles ferment la nuit et les patients doivent composer le 116 117 avant de savoir où aller. "Les gens ne savent jamais si c’est ouvert ou pas", déplore la présidente de l'association. Malgré la fatigue, la mobilisation ne faiblit pas. "On nous appelle les irréductibles Gaulois", sourit-elle. 

Évelyne Deluze, présidente de l’association de défense des services publics

Des urgences engorgées dans tout le département

À Luçon, les malades sont souvent redirigés vers d’autres hôpitaux du département, déjà saturés, comme à La Roche-sur-Yon, Les Sables-d'Olonne ou encore Challans. "Le problème c'est que nous sommes envoyés dans d'autres établissements qui sont complètement engorgés, avec des situations dégradées." Dans d'autres villes comme Fontenay-le-Comte, les urgences ferment aussi régulièrement. Même situation à Montaigu, où les urgences ont encore fermé le mois dernier, début août. "On est déterminé à faire en sorte que ça ne disparaisse pas", insiste Évelyne Deluze. Pour elle, seule une offre de soins pérenne pourra soulager la population.

 

Alouette DR

Évelyne Deluze, présidente de l’association de défense des services publics

Coupes budgétaires 2026 : "comment les soignants pourront tenir ?"

À la crise locale s’ajoute la perspective nationale. Le gouvernement prévoit 5,5 milliards d’euros d’économies sur les dépenses de santé en 2026. La ministre Catherine Vautrin a confirmé que les patients seront davantage mis à contribution, notamment avec des franchises médicales plus élevées. "Notre inquiétude, ce sont les restrictions budgétaires. Que deviendront les projets comme l’IRM de Luçon ? Et comment les personnels, déjà à bout, pourront-ils tenir ?", s’interroge Évelyne Deluze.