Une première dans l’histoire du football français : l’arbitre portera une caméra lors de PFC-Rennes

Souriez, vous êtes encore plus filmé ! Ce 7 novembre, en ouverture de la 12e journée de Ligue 1, le Stade Rennais, 10e, se déplace en région parisienne pour affronter le Paris Football Club, 11e, coup d’envoi à 20h45 au stade Jean Bouin. Grande nouveauté pour ce match, pour la première fois de l’histoire du championnat de France de football, l’arbitre portera une caméra, ou "ref cam". Dimanche 9 novembre, l’homme au sifflet pendant la rencontre entre l’Olympique Lyonnais et le Paris SG sera aussi équipé de cette innovation.

Il s’agit d’une d’idée du diffuseur Ligue 1+ pour amener les téléspectateurs au plus près des acteurs sur le terrain. Les joueurs vont donc devoir faire encore plus attention que d’habitude à leur comportement.

"Je pense qu'ils font déjà attention, parce qu'on a plein d'outils, beaucoup de caméras aujourd'hui, et même des gens qui sont capables de lire sur les lèvres", rigole en conférence de presse Habib Beye le coach du Stade Rennais. "Après, oui, on va peut-être avoir un petit mot avant le match, mais je trouve que les joueurs sont déjà assez stables sur la relation avec les arbitres", conçoit le technicien breton, conforté dans son poste après la belle victoire de son équipe, 4-1, contre Strasbourg.

"Il y a déjà 1700 caméras, donc une de plus…"

Comme pendant la Coupe du monde des clubs cet été, avec le diffuseur DAZN, Ligue1 + va donc expérimenter cette nouvelle manière de filmer les matchs depuis les hommes dépositaires du jeu. "Pour moi, c’est bien, aujourd’hui, il faut être facilitateur avec arbitres. On vit la même passion, on a besoin d'eux, ils ont besoin de nous. Et ces caméras-là ne seront qu’une logique supplémentaire d'information pour se rapprocher du téléspectateur. Mais moi, je ne le vois pas comme quelque chose de négatif, au contraire", s’enthousiasme Habib Beye.

Un discours partagé, non sans humour, par le nouvel attaquent du Stade Rennais, l’international Suisse Breel Embolo, arrivé de Monaco pour plus de 14 millions d’euros :

"Je trouve que ce serait dommage, en tant que joueur, de changer de comportement juste parce qu'il y a une caméra sur l’arbitre maintenant. De toute façon, il y a déjà 1700 caméras par match (rires), donc une de plus… Personnellement, je trouve ça bien de montrer la vision de l'arbitre. Puis, comme je l’ai toujours dit, le foot c'est du respect. Il faut respecter le choix de l'arbitre, même si ce n’est pas toujours simple sous le coup des émotions. Mais le plus important, c'est le respect entre nous, avec ou sans caméra. C'est vraiment le plus important, à la fin de la journée."

Pour l’instant, ces "ref cam" ne sont qu’au stade embryonnaire, mais à terme, elles pourraient être généralisées comme en Top 14 de rugby. Ces dernières années, les échanges entre joueurs et arbitres de rugby sont souvent relayés des milliers de fois sur les réseaux sociaux. Une exposition gratuite qui serait bienvenue, et bénéfique, pour le championnat de football français, clairement en recherche de visibilité depuis quelques années.