Mission Nodssum : "ils sont dans différents états", 3 350 fûts de déchets radioactifs repérés au large de nos côtes

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Entre le 15 juin et le 11 juillet, une vingtaine de scientifiques sont partis de Brest pour cartographier les déchets radioactifs immergés au large de la Loire-Atlantique. En tout, ils ont identifié 3 350 fûts au large de nos côtes. Place maintenant à la phase d’analyse.
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Ils sont un peu les Indiana Jones des temps modernes, mais au lieu de trouver un trésor et de l’or, ils ont trouvé des milliers de fûts, avec dedans des déchets radioactifs au large de la Loire Atlantiques, 3 350 pour être exact.
Il s’agit du premier bilan de la mission Nodssum, menée par le Centre National de la recherche scientifique (CNRS). Pendant un mois, du 15 juin au 11 juillet, 20 scientifiques sont partis du port de Brest pour cartographier et étudier des fûts de déchets radioactifs jetés, par différents pays, dans l’Atlantique, entre 1946 et 1990, par plusieurs milliers de mètres de fond.
"Sur ces 3 500 fûts, on a pu en observer en images photos qu'une cinquantaine. Compte tenu des enjeux et des difficultés à opérer à plus de 4 000 mètres de profondeur. Ils sont dans différents états. Sur les 50, on constate qu'il y a des fûts qui sont en bon état, avec de la biodiversité qui s’est redéveloppée autour, d'autres qui sont plus corrodés, d'autres enfin qui ont été explosés et éventrés au moment de leur immersion, donc avec des écoulements. Donc, là, l'enjeu maintenant, c’est d’analyser les prélèvements qu’on a réalisés", dépeint Patrick Chardon, ingénieur en métrologie nucléaire et chef de la mission.
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Analyser vite avant la deuxième mission
Les scientifiques sont donc de retour depuis une semaine à Brest, après avoir exploré une vaste zone située à 600 km des côtes françaises, au large de Nantes, à la recherche de ces fûts. En ce moment même, ils étudient le fruit de leurs recherches. Le but ? Savoir si l’immersion de ces fûts entraîne une conséquence négative sur les écosystèmes dans les grands fonds.
"Les mesures de radioactivité fines en laboratoire sur les sédiments, eaux et poissons nécessiteront plusieurs mois de travail. En tout, on a 400 échantillons. Donc, il y a vraiment un enjeu de course contre la montre pour gérer et traiter tous ces échantillons qui sont conservés soit au froid, soit congelés, pour pouvoir effectuer des recherches ADN et des évaluations d'espèces. On doit en savoir plus avant de partir pour la prochaine mission, possiblement en 2026", explique l’ingénieur en métrologie nucléaire.
En effet, une deuxième campagne, en 2026 ou 2027, devrait permettre de réaliser des prélèvements à proximité immédiate, et même au contact des fûts. "On se pose beaucoup de questions. Est-ce que les écosystèmes ont été impactés ou pas ? Est-ce qu'il y a eu des conséquences ? Est-ce qu'on a constaté une adaptation du vivant par rapport à la présence de ces déchets ? C'est tout l'enjeu de ces deux campagnes et c’est à nous de répondre à ces questions", conclut Patrick Chardon, ingénieur en métrologie nucléaire et chef de la mission.
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